Quai des enfers
de Ingrid Astier

critiqué par Marchris, le 25 février 2010
( - 55 ans)


La note:  étoiles
Fastidieux....
On retrouve des cadavres de belles jeunes femmes flottant sur des barques que leur meurtrier a amarrées sur les quais de Seine. C'est l'hiver, il fait sombre et froid. La Seine est aussi mystérieuse que terrible.
Le cadre, l'atmosphère, le début d'intrigue ont beau être alléchants, rien ne fonctionne dans ce polar prétentieux, écrit par quelqu'un qui, manifestement, ne sait pas y faire. Tous les poncifs sont là, mais on les dirait agencés par une élève appliquée, soucieuse de bien se faire voir, alors qu'elle n'y comprend pas grand chose. Rythme lent, digressions fastidieuses (on parle évidemment nourriture, mais aussi parfums, on remplit une grille de mots croisés !!! Si, si !...), étalage inutile de toutes les informations historiques et anecdotes collectées par l'auteur, personnages stéréotypés, dessinés sur un unique trait de caractère (l'obsédé du boulot, l'obsédé du c..., celui qui fuit les relations sentimentales...).
Bref, on tourne les pages négligemment, et l'on suit d'un oeil distrait le dénouement d'une intrigue beaucoup trop mal construite pour que la découverte du coupable éveille la moindre émotion. Il faut dire qu'une fois le meurtrier identifié, on a droit à un cours de psychanalyse complet, pour nous expliquer d'où provient toute cette vilenie (comme si l'auteur avait ressenti le besoin de se justifier, étant donné l'invraisemblance de son intrigue).
Un livre, on l'aura compris, très agaçant, et qu'on peut très bien se passer de lire.
Quai des enfers 1 étoiles

Je lis (péniblement) ce bouquin; d'ailleurs je viens d'arrêter à la page 167. Ras le bol. J'adhére à 100% à la critique de Marchrist que je me permets de re-citer à nouveau. J'ai beau chercher, je ne vois rien à y changer :

Le cadre, l'atmosphère, le début d'intrigue ont beau être alléchants, rien ne fonctionne dans ce polar prétentieux, écrit par quelqu'un qui, manifestement, ne sait pas y faire. Tous les poncifs sont là, mais on les dirait agencés par une élève appliquée, soucieuse de bien se faire voir, alors qu'elle n'y comprend pas grand chose. Rythme lent, digressions fastidieuses (on parle évidemment nourriture, mais aussi parfums, on remplit une grille de mots croisés !!! Si, si !...), étalage inutile de toutes les informations historiques et anecdotes collectées par l'auteur, personnages stéréotypés, dessinés sur un unique trait de caractère (l'obsédé du boulot, l'obsédé du c..., celui qui fuit les relations sentimentales...).
Bref, on tourne les pages négligemment, et l'on suit d'un oeil distrait le dénouement d'une intrigue beaucoup trop mal construite pour que la découverte du coupable éveille la moindre émotion. Il faut dire qu'une fois le meurtrier identifié, on a droit à un cours de psychanalyse complet, pour nous expliquer d'où provient toute cette vilenie (comme si l'auteur avait ressenti le besoin de se justifier, étant donné l'invraisemblance de son intrigue).
Un livre, on l'aura compris, très agaçant, et qu'on peut très bien se passer de lire.

Merci à Marchrist d'avoir rédigé pour moi !!! Cordialement

ZIGOU - - 77 ans - 14 mai 2013


Une belle surprise 9 étoiles

Impossible d’aimer ce roman si l’on ne laisse pas résonner en soi une part d’humanité, si l’on n’accepte pas de s’ouvrir à la poésie du quotidien, des « petits riens ». Un polar qui jette son territoire d’emblée : « L’imaginaire et le réel sont deux lieux de la vie. » La Seine, vers deux heures du matin. Le roman s’ouvre en hiver, lors d’une patrouille de la brigade fluviale. Ambiance glaciale du fleuve, découverte d’un cadavre de femme dans une barque, sous les fenêtres du 36, quai des Orfèvres. Débute une enquête qui nous fait traverser des mondes très différents, de cette brigade du fleuve que je n’avais jamais croisée dans les polars, jusqu’aux pêcheurs des bords de Seine, toujours prêts à jeter l’hameçon pour partager les nouvelles et faire avancer l’enquête.
J.-B. Pouy, disait à propos de La Récup’ que « dans un roman noir », il appréciait « parler de tous les quotidiens ». C’est ce que j’ai aimé dans Quai des enfers : l’impression de se glisser dans tous les milieux, comme si l’on dépliait l’éventail de la société. Pour un premier roman, on peut être surpris de l’extrême précision de l’auteur, qui jongle du monde des parfums à celui des plongeurs du fleuve avec la même dextérité. On pourra être sensible au style, baroque et poétique sans être figé et surtout, me semble-t-il, à la construction d’un imaginaire très personnel (Ingrid Astier renouvelle par exemple l’incontournable scène de l’autopsie). Au sortir de la lecture, demeure une rémanence. Les lieux parisiens, du pont National au bois de Boulogne, en passant par la morgue ou le 36, prennent une autre teinte — du romanesque indélébile. Une belle surprise. À suivre.

Pangloss2 - - 57 ans - 11 mars 2010