Avoir été
de Gilbert Cesbron

critiqué par CC.RIDER, le 17 février 2010
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Un vieil homme et un enfant
Une colonne allemande reflue vers Paris. Au bord de la route, un vieil homme, ancien poilu de 14, la poitrine bardée de décorations, brave l'ennemi en mémoire de ses compagnons tombés à Verdun, mais les soldats passent sans même le regarder. Dans un des camions, la bâche se soulève : Patrick, le petit orphelin, l'enfant perdu de la guerre se croit arrivé à Paris en compagnie des soldats américains. Mais il n'est qu'au Plessis Belle-Isle encore sous le joug ennemi. Kléber, le vieil homme, recueille l'enfant. Patrick grandit, le monde change, les fidélités anciennes deviennent la risée d'une jeunesse tournée vers un avenir que réprouve le vieillard. Dans la banlieue envahie peu à peu par les grands ensembles, Kléber vit le crève-coeur de ceux qui se sentent dépassés par leur temps.
Un très beau roman sur la jeunesse et la vieillesse. Le temps qui passe inexorablement alors que le monde évolue pas forcément dans le bon sens. Cette fois, Cesbron s'intéresse au sort des personnes âgées avec sa délicatesse et son intelligence habituelle, sans pathos ni démagogie. Les personnages sont attachants et l'histoire émouvante. On ressort bouleversé de la lecture de ce récit dramatique d'humanité et de banalité.