L'enfant des neiges
de Marie-Bernadette Dupuy

critiqué par Yogi, le 12 février 2010
( - 59 ans)


La note:  étoiles
Une histoire réconfortante.
En janvier 1916, dans le paisible village de Val-Jalbert, une religieuse fait une étonnante découverte sur le perron du couvent-école un panier contenant un bébé d'un an emmitouflé dans la fourrure. Comme seul indice sur son identité, une courte missive est dissimulée dans les vêtements de la fillette indiquant le prénom de celle-ci Marie-Hermine. Malgré son statue d'orpheline, la petite grandit merveilleusement avec les soeurs de Notre-Dame-du-Bon-Conseil et bénéficie d'une belle éducation. Élizabeth Marois ayant 3 garçons devient la tuteure d'Hermine. Avec les années les soeurs découvrent la belle voix de Marie-Hermine et elle devient le rossignol des neiges. Par sa seule présence, le petit village ouvrier condamné à l'abandon reprend vie, fier d'avoir en son sein une enfant si douée. Mais le passé de la fillette refera surface, soulevant vents et marées, alors que Marie-Hermine tombera amoureuse d'un jeune métis nommé Toshan. Un bon roman à l'eau de rose qui fait passer un bon moment à lire au coin du feu.
Moyen sans plus 6 étoiles

J'ai moyennement apprécié cette saga (presque 700 pages), son cadre, ses personnages, surtout bien sûr celui de Marie-Hermine, centre du roman.
Avoir placé l'histoire dans ce village canadien disparu suite à la fermeture de son usine est une idée originale, qui donne un ajout d'émotion.
D'ailleurs, pour re-situer les faits dans leur contexte, je suis allé voir le site de Val-Jalbert sur Internet. On y voit notamment le fameux couvent-école. Merci Gilou pour cette suggestion.
Il y a à mon sens toutefois de nombreux aspects négatifs.
D'abord, il faut accepter de ne pas être trop rationnel quant aux caractères des personnages : trop « cliché », manquant de nuances. En particulier Hermine, qui en devient presque abstraite... Dans la vie, on ne rencontre pas de tels individus !
De même, il y a des hasards bien pratiques pour arranger le déroulement de l'histoire...
Mais ce qui m'a le plus gêné, c'est le manque total de connaissances qu'a l'auteur du monde de la musique. Elle s'est largement documentée sur Val-Jalbert, pourquoi ne pas avoir rencontré un musicien et un chanteur d'opéra ? La description de la voix d'Hermine manque de réalisme. Quant à arriver sur une scène, et donner à un pianiste que l'on n'a jamais rencontré des partitions qu'il ne connaît pas, et démarrer ainsi sans la moindre répétition, même dans les contes de fée on n'oserait pas l'imaginer ! Pour ajouter à l'invraisemblable, Hermine boit une limonade au milieu du récital... On imagine la suite à la reprise ! Hans, le pianiste, juge instantanément un piano qui sort d'un déménagement, et qui n'a pas été ré-accordé. Ce qui est aberrant.
On peut apprécier le fait d'avoir cité une chanteuse de l'époque, en l'occurrence La Bolduc. Mais allez sur Internet pour écouter sa voix. Quel rapport avec ce qui est décrit de Marie-Hermine ? Dans le livre, on mélange un peu tout. Or cet aspect « chant » tient une place essentielle.
Les deux derniers chapitres ne sont que des propos à l'eau de rose, voire même incohérents. Il était temps que l'ouvrage se termine !
En conclusion, un gros roman, avec du bon et du moins bon. Pour l'apprécier, il ne faut pas trop exercer son sens critique.
On peut continuer sa lecture par : Le Rossignol de Val-Jalbert.

Bernard2 - DAX - 75 ans - 18 mars 2012


Pas aussi captivant… mais intéressant 6 étoiles

Merci Yogi pour ce très bon résumé.

Je suis une fan de Marie-Bernadette Dupuy et j’aime sa manière de dessiner la vie d’antan.
Elle sait si bien raconter et nous tenir en haleine.

Cette fois c’est dans les grands espaces du Canada que l’histoire de Marie-Hermine se déroule.
Je n’ai pas été aussi captivée par la vie de l’héroïne, mais j’ai fait personnellement des découvertes.
Je ne connaissais pas l’histoire de ce village fantôme de Val-Jalbert.
Un petit tour sur Internet m’a fait découvrir ce village. Préservé en partie et entretenu pour faire connaître aux générations futures la vie si difficile dans cette région froide et peu accueillante.

L’auteur a mis du soleil, de la musique et de l’amour autour de ce village et l’a fait revivre le temps d’un roman de 700 pages.

Gilou - Belgique - 76 ans - 3 avril 2010