La couleur de la loi
de Mark Gimenez

critiqué par Missef, le 7 février 2010
( - 58 ans)


La note:  étoiles
A découvrir en anglais, en attendant une traduction en français !
Ancienne gloire du football américain à l’université, A. Scott Fenney s’est fait une réputation d’avocat redoutablement efficace dans le cabinet le plus renommé de Dallas. La trentaine, bel homme, avec ses 750 000 dollars de revenu par an, il s’est offert la vie dont il rêvait : une magnifique villa dans le quartier huppé de la ville, une femme superbe, une Ferrari et des cartes de membre dans les clubs les plus sélects. Il est aussi le père d’une fillette de neuf ans qu’il adore.
Mais quand le fils d’un riche sénateur, aussi ambitieux qu’influent, se fait assassiner et que le juge fédéral demande à Scott, sans vraiment lui laisser le choix, de défendre l’accusée – une prostituée noire et héroïnomane –, sa vie parfaite bascule. Scott doit accepter, à contrecœur, d’oublier ses clients les plus rentables pour se consacrer à une jeune femme qui ne lui rapporte rien, sinon des ennuis à la chaîne. Il perd sa maison, sa voiture de sport, sa femme et le soutien de son mentor, celui qu’il considérait comme son père. Malgré les menaces et les humiliations que ses anciens alliés font peser sur lui, il vit jusqu’au bout cette aventure qui l’emmène dans les bas-fonds de la ville. Il recueille la fillette de sa cliente et défend avec panache et succès celle que tous – y compris lui – croyaient coupable. Au terme du roman, le héros a perdu en aisance matérielle, mais il a gagné en humanité.
Mieux qu’un simple polar judiciaire à la Perry Mason, ce premier roman, subtil et captivant, nous plonge au cœur d’un système où l’argent est roi et où les vies se font et se défont au gré des alliances politiques. Mark Gimenez connaît bien ce milieu et le décrit de l’intérieur avec force et sans concessions.