La Guerre éternelle, tome 3 : Major Mandella, 2203-3177
de Joe W. Haldeman (Scénario), Marvano (Dessin)

critiqué par Septularisen, le 19 janvier 2010
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
UN DEMI-MILLENAIRE DE GUERRE
Dans cette troisième et dernière partie de la saga de Joe Haldeman «La guerre éternelle», nous retrouvons encore une fois William Mandella cette fois en 2203 et qui vient d’être promu Major…

Au tout début de l’histoire il suit l’entraînement des officiers de l’armée d’exploration des Nations Unies, en fait il est plongé dans un SEVA, un simulateur électronique de vie accélérée, qui permet de façon plus vraie que nature de manipuler toutes les armes inventées par l’homme de la massue à la bombe nucléaire…

Mandella lui se considère comme un soldat médiocre qui n’a que deux caractéristiques : on a toujours tiré à côté de lui (il est des onze vétérans qui ont survécu à toute la durée de la guerre) et il est âgé de… 482 ans !.. à cause des effets du fameux «Paradoxe temporel» qui fait que les années défilent alors qu’il n’a vieilli que de cinq ans sur terre…

En 2471 il s’embarque à bord du vaisseau Masaryk, en direction de Sade 138,- la plus lointaine planète-portail atteinte par un saut collapsar, la limite absolue de la pénétration galactique de l’homme-, dans le grand Nuage de Magellan à quelques 150.000 années-lumière de la Terre, ce voyage durant à peu près quatre mois subjectifs en fait trois cent cinquante années de calendrier réel…

Il est entouré de recrues qui se ressemblent toutes, et paraissent aussi normales que lui, mais qui sont le résultat de la politique démographique du conseil génétique, en fait des guerriers éprouvettes, nés sans l’aide d’une femme, conçus dans une matrice artificielle, qui sont tous (toutes) homosexuels… en fait de la chair à canon pour la guerre qui oppose depuis toujours la terre aux Taurans…

Comme les deux épisodes précédents, cette adaptation en BD du roman de science-fiction de Joe Haldeman, par le dessinateur Marvano, est une vraie réussite… Le scénario d’Haldeman lui-même y est sans doute pour beaucoup… La BD arrive aussi à très bien nous restituer les «inventions» futuristes du romancier de science-fiction, ici p. ex. les «Champs de Stase» sorte de dôme-bouclier qui se déploie au dessus des fantassins. L’importance du Champ de Stase dépend de la puissance d’un générateur pouvant être transporté par quelques hommes, à l’intérieur rien ne peut dépasser la vitesse de 16,3 mètres par seconde. Il ne peut s’y exercer aucun rayonnement magnétique, pas d’électricité, pas de transmission lumineuse, pas de communication… ce qui signifie qu’aucune arme de guerre moderne n’y fonctionne… On s’y bat donc avec des armes archaïques, des arcs, des flèches, des épées, des lances, des boucliers…

D’autres points très intéressants sont les dialogues très intenses, et dont il ne faut pas perdre une ligne si on veut bien suivre et comprendre l’histoire et les dessins toujours aussi beaux avec une prédilection pour le noir, le bleu et le jaune sable…, des couleurs splendides que l’on doit à Bruno Marchand.
Les découpages sont eux aussi toujours très originaux, voir carrément quelquefois absolument innovants… et valent le coup qu’on lise cette BD rien que pour les découvrir…

Encore une fois Joe Haldeman, se révèle être un conteur hors pair, doué d’une imagination sans limites, pour nous faire voyager dans des mondes connus de lui seul… Je n’ai rien de plus à dire que le fait que cette série de BD est une des meilleures que j’ai lues et devrait être découverte par le plus grand nombre…