De toutes les Russies
de Jean-Baptiste Michel

critiqué par Patman, le 27 janvier 2002
(Paris - 62 ans)


La note:  étoiles
Mystère autour d'un Tsar.
Au hasard des rayons d’une bibliothèque surgit souvent
une bonne surprise, un livre perdu parmi les autres et qui dort là depuis des mois sans que personne n’y prenne garde, à peine effleuré de temps à autres par un lecteur curieux.
Puis un jour, un amateur en mal de découverte s’en saisi, le feuillette, s'étonne de ne pas connaître cet auteur ; piqué par la curiosité, momentanément à cours d'idée de lecture et ayant encore quelques jours de congés fastidieux à subir avant de reprendre enfin le rythme exaltant du travail, il l’emmène chez lui. Et là, le coup de foudre. Il découvre, sous la couverture un peu tape-à-l'œil et sans rapport avec le sujet (comme souvent !) un roman plein d’aventure ou l’Histoire et le roman policier s’entremêlent pour notre plus grand plaisir.

Je connaissais un peu la légende entourant la mort (ou la disparition ?) du Tsar Alexandre 1er . En son temps, Léon Tolstoï s’était déjà penché sur cette histoire. Lorsque les bolchéviques pillèrent les tombeaux des Tsars en 1917, ils trouvèrent celui d’Alexandre…vide ! Les temps troublés qui suivirent empêchèrent les historiens d'alors de se pencher sur la question, puis, tout sombra dans l'oubli. J-B Michel, dans la première partie de son roman, nous fait revivre les derniers jours de l’existence de ce Tsar, homme timide, bercé d’idées républicaines et qui se retrouva sur le trône bien malgré lui. Héritier testamentaire de la grande Catherine, il s'était laissé souffler la place par son père, Paul 1er . En 1801, après cinq ans d'un règne tyrannique, celui-ci, le Tsar fou comme on l'appelait, fût assassiné par la Garde Impériale, et le pauvre Alexandre devint empereur, un fardeau dont il se serait bien passé !
Il restera pourtant dans l'Histoire comme le vainqueur de Napoléon. En septembre 1825, alors que la révolution couve dans l’armée, la bourgeoisie libérale et même une partie de la noblesse, Alexandre décide de quitter Saint-Petersbourg pour passer l’hiver dans un modeste village su sud de la Russie. C'est un homme usé par une couronne trop lourde à porter, miné par la maladie et les désillusions que nous suivons sur la route de Taganrog. Il y mourra (du moins officiellement) début novembre, laissant le trône à son jeune frère Nicolas, dont le premier acte officiel, avant même d'être couronné, sera de mater le coup d’état des « décembristes ». Dans la seconde partie, nous suivons l’enquête de Yakov Yakovlévitch Sherwood, officier russe d'origine britannique, qui enquête sur l’implication des « Vieux-Croyants » dans le coup d’état. Il ira de découvertes en surprises. Je ne vous dévoile rien de plus, à vous de découvrir la suite… !



Vous y prendrez peut-être autant de plaisir que j’en ai eu moi même. Je file à la bibliothèque, j’y trouverai, j'espère, d'autres petits joyaux comme celui-ci !