Kornel Esti
de Dezső Kosztolányi

critiqué par Aliénor, le 11 janvier 2010
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Fantasque
L’auteur de ce roman en est également le narrateur. Un narrateur qui a composé son récit de plusieurs chapitres qui sont autant d’épisodes de la vie de Kornel Esti, unique héros de cette histoire, Le but affiché par ce narrateur est en fait de faire découvrir et connaître cet homme, qui est son ami depuis longtemps, en revenant sur des épisodes marquants de sa vie ou de simples anecdotes, souvent drôles. Car ce personnage est fantasque et farceur, et n’a pas son pareil pour se retrouver dans des situations cocasses.

Au fil de la lecture, on devine que ce héros est en quelque sorte le double de l’auteur. Car le narrateur – l’ami – est au final peu présent dans cette succession d’aventures. On imagine alors que ce roman est une sorte d’autobiographie imaginaire et idéale. La vie rêvée d’un auteur hongrois dont j’ai découvert la prose avec plaisir.
On a l'impression que ça sent le renfermé, ici... 2 étoiles

Les six semaines de sa captivité ont inspiré à Xavier de Maistre le "Voyage autour de ma chambre"... Kosztolànyi aurait pu intituler son ouvrage "spéléologie de mon nombril". La littérature d'Europe centrale nous avait habitués à plus d'ironie, de tragique, de sarcasme, en un mot de vigueur et d'acuité dans la forme comme dans le fond. La Hongrie des années 1880 - 1920 méritait autre chose que cette exposition des petits et grands travers du "moi" de ce monsieur (il a eu des successeurs, hélas...). Tant il est vrai que la cause est entendue dès le départ : à ses yeux l'humanité est haïssable, la vie ecoeurante, et il n'y a rien à y faire, tandis que la marche du monde n'est là qu'à titre de décor à la limite de l'anecdotique. Bref, une curiosité ethno-littéraire de l'entre-deux guerres, sans plus.

Radetsky - - 81 ans - 6 juin 2014