La chute de l'Aigle
de Liliane Funcken (Scénario et dessin), Fred Funcken (Scénario et dessin)

critiqué par Platonov, le 17 janvier 2002
(Vernon - 41 ans)


La note:  étoiles
Waterloo! Waterloo ! morne plaine!
Dans ces célèbres vers tiré des "Châtiments", Hugo nous raconte brièvement mais d'une fort belle manière ce qui fut la dernière bataille du "dictateur corse"...
Dimanche 18 juin 1815, 1h00 du matin.
Deux civils échappent par miracle aux hussards de la "Bande Noir" du Duc de Brunswick, près du plateau de Mont-Saint-Jean. Ils trouvent refuge dans une maison abandonnée et là, devant leurs yeux, ils vont assister à la célèbre bataille de Waterloo, l'ultime chance pour Napoléon pour retrouver tout sa puissance et son hégémonie d'avant son exil sur l'île d'Elbe.
Et pendant 30 pages, avec des dessins vraiment sublimes (surtout les uniformes), on suit avec stupeur l'évolution de la bataille, tout au long de la journée. Ainsi on découvre les chocs des canons, des shrapnells, des cavaliers, les attaques indécises sur les fermes de Papelotte, de la Haye et du fort de Hougoumont, les charges impétueuses mais plus spectaculaires qu'efficaces des dragons anglais ou bien des des cavaleries de Kellerman et de l'inusable Ney et surtout le duel tactique entre les deux stratèges ennemis: Napoléon et Wellington.
Vers 19h00, les français semblent avoir pris l'ascendant et voient la victoire s'approcher. C'est alors qu'arrivent les 30.000 prussiens de Blücher, qui a échappé à la poursuite du général français Grouchy. Cet afflux de renforts tant attendus par les Anglais fut décisif; les Français, écrasés par le nombre, reculent. Et la "Vieille Garde personnelle" de Napoléon aura beau tenter de résister, les Alliés sont trop nombreux. Les célèbres "derniers carrés" permettront à Napoléon de se replier vers Charleroi.
Ce fut la dernière bataille de Napoléon, l'une des plus sanglantes. Elle marque la fin d'une grande époque pour la France, le génie politique corse sera prisonnier à Sainte Hélène. Une page de l'histoire s'est tournée en Belgique, où 50.000 hommes furent tués ou blessés.
"Dans ton cirque de bois, de coteaux, de vallons, La pâle mort mêlait les sombres bataillons.
D'un côté c'est l'Europe et de l'autre la France. Choc sanglant! des héros Dieu trompait l'espérance: Tu désertais, victoire, et le sort était las. O Waterloo! je pleure et je m'arrête" (Hugo)
C'est donc une superbe bande dessinées, très intéressante.
De 7 à 177 ans.
Magnifique travail. 9 étoiles

Une BD superbe effectivement. Un travail de documentation très fourni et un dessin sobre et précis. On est au coeur de la bataille. Comme le souligne Platonov, les uniformes sont rendus à la perfection, c'est assez rare pour être souligné. A faire découvrir.

Patman - Paris - 62 ans - 21 janvier 2002