La postérité du soleil
de Albert Camus, René Char

critiqué par Jules, le 6 janvier 2010
(Bruxelles - 80 ans)


La note:  étoiles
Un autre très beau livre !
Je voudrais vous parler d’un livre superbe paru cet été chez Gallimard. Bien sûr les livres sur Camus fleurissent dans tous les coins, lundi était le jour anniversaire de sa mort.

Mais celui-ci, tout comme celui de sa fille, a vraiment quelque chose de spécial. Bien sûr son format qui est de 25cm de large sur 33,5 haut et seulement 79 pages. Mais quelles pages !

Les textes sont de Camus et les superbes photos, en noir et blanc, sont de Henriette Grindat.

Deux textes de René Char, courts, accompagnent le tout. Il y raconte son voyage avec Camus en Provence et le plus important a été écrit en janvier 1965. Il nous parle de l’homme. Sa façon d’être avec les autres mais aussi avec lui-même et la nature qui l’entourait, la nature et les pierres.

Nous savons tous l’importance que l’homme attribuait aux hommes. Nous savons aussi à quel point le soleil a pu jouer un rôle énorme dans sa formation d’abord et tout au long de sa vie par la suite.

Pour le savoir il a suffit d’avoir lu « L’Etranger », « Noces » et surtout « Le premier homme ». Il a toujours insisté sur le fait qu’il avait été élevé dans un milieu particulièrement pauvre mais que grâce au soleil et à la mer tout cela a, tout compte fait, été secondaire.

Dans « Noces » il nous décrit son bonheur d’avoir pu, adolescent, quitter l’école pour se jeter dans la mer tout proche : « Le visage mouillé de sueur, mais le corps frais dans la légère toile qui nous habille, nous étalons tous l’heureuse lassitude d’un jour de noces avec le monde. »

Un superbe livre et, qui plus est, est très loin de coûter une fortune !