Les hémisphères de Magdebourg
de Bertrand de La Peine

critiqué par Haiter, le 4 janvier 2010
( - 55 ans)


La note:  étoiles
"Le vide n’est pas le néant"
Un éminent spécialiste de l’époque seldjoukide meurt assassiné dans des circonstances mystérieuses. Sa fille, Bline, revient à Istanbul pour récupérer les affaires de son père et se retrouve confrontée à son passé et à certains mystères. Notamment des lettres qu’il a écrites à un certain Benedikt Centaure-Wattelet, trafiquant d’œuvres d’art véreux, alcoolique et vulgaire. Il se trouve que lui aussi est en Turquie pour une ultime et fructueuse affaire de trafic, en l’occurrence une tête du colosse d’Hercule.

A Istanbul, Bline enquête, s'interroge : "Ces lettres font naître des questions et bien loin de combler des manques ou de mettre en lumière des pans du passé de mon père, elles ouvrent de nouvelles zones d'ombre et accroissent le doute. Elles créent du vide." Du vide entre elle et son père.

Comme toile de fond, De la Peine part du principe que le vide n’est pas le néant et ceci à travers le titre qu’il tire de l’expérience de Guericke : Les Hémisphères de Magdebourg. Magdebourg est devenu célèbre grâce à une expérience réalisée par Otto von Guericke (1602-1686), son bourgmestre, inventeur de la pompe à air. Chercheur en physique des vides, Guericke voulut "réfuter de façon spectaculaire la thèse communément admise de l'horror vacui. Non, selon lui, la nature n'avait pas horreur du vide". Pour le prouver, il se lança dans cette expérience qui consistait à faire le vide à l'intérieur d'une sphère de cuivre constituée de deux hémisphères creux simplement appuyés l'un contre l'autre ; "il accrocha chacun d'eux à des équipages de chevaux qui se révélèrent incapables de séparer la boule". Constat implacable : le vide n'est pas le néant. (Extrait du Monde 29/05/2009)

Le vide est la sensation qui se dégage de ce livre. On ne saisit nullement la double intrigue et la double narration. L’auteur essaye de nous passionner pour les zones d’ombres, mais sans succès. Des personnages insignifiants, des détails désuets ou plutôt sans fondement, bref, un condensé superflu (La seule note positive c’est le nombre de pages 160).