Les jeux et les hommes
de Roger Caillois

critiqué par Livredeculte, le 7 décembre 2009
(Bussy st georges - 45 ans)


La note:  étoiles
Hors Jeu et société
On dit souvent que la rareté suscite l'intérêt. C'est un peu le cas dans cet essai sociologique car rares sont les écrits sociologiques autour du jeu. La première partie du livre est intéressante car l'auteur définit et classe le jeu en quatre catégories : la compétition (Agôn), le hasard (Alea), le simulacre (Mimicry) et le vertige (Ilinx). Voilà quatre mots qui semblent englober toutes les manières d'appréhender le jeu.
C'est dans la deuxième partie du livre, consacrée davantage aux influences du jeu dans notre société que le livre "pêche" un peu car les exemples pris sont "boiteux" et peu nombreux et ne peuvent ainsi s'inscrire dans une démarche sociologique.
L'auteur affirme que "Le jeu repose et amuse. Il évoque une activité sans contrainte mais aussi sans conséquence pour la vie réelle. Il s’oppose au sérieux de celle-ci et se voit ainsi qualifié de frivole.(…) En effet, le jeu ne produit rien, ni biens ni œuvres. Il est essentiellement stérile. A chaque nouvelle partie, et joueraient-ils toute leur vie, les joueurs se retrouvent à zéro et dans les mêmes conditions qu’au premier début. Les jeux d’argent, paris ou loterie, ne font pas exception : ils ne créent pas de richesse, ils les déplacent seulement."
Malheureusement, notre société actuelle nous prouve bien le contraire .... A quand un livre "contemporain" sur le sujet ?