Les Salauds Gentilshommes sont une petite bande de truands qui prennent un réel plaisir à tromper, mystifier, rouler dans la farine leurs infortunées victimes. Leur mentor, le père Chains a investi dans ses élèves, fort doués dès le départ, pour qu'ils deviennent des as dans leur spécialité. Le plus habile d'entre eux, Locke Lamora, aussi rusé dans ses machinations que de petite stature, est devenu naturellement le chef de cette compagnie. Cette capacité à inventer des subterfuges ne l'empêchera pas de subir moult revers et de se prendre plus d'un gnon sur le coin du visage...

Le récit nous fait suivre en parallèle l'éducation de nos jeunes affabulateurs, dont le déguisement est l'un des artifices préférés, et une escroquerie, qui est leur coup de maître, brutalement menacée par deux protagonistes mystérieux, le roi Gris et son Fauconnier. Ces derniers les font intervenir à leurs dépens dans un règlement de comptes sans merci.

On passe un bon moment à suivre les péripéties de nos personnages. Scott Lynch a forgé un univers où presque toute l'action se déroule dans une ville dont les quartiers sont séparés par des canaux et qui est grossièrement divisée entre les arrondissements que tiennent les bandes de larrons et ceux plus policés et cossus que dominent quelques familles nobles. Une carte aide utilement à notre orientation.

La vivacité des dialogues est le point fort du roman avec un ressort comique indéniable quand, par exemple, quelques nobles au langage châtié s'abandonnent à une langue beaucoup plus crue au détour d'une péripétie.

A mesure que le récit avance, on en vient à craindre d'avoir été pris dans un feuilleton-série et de voir se terminer ce premier volume sans aucune conclusion. Mais Lynch a fort habilement monté son intrigue et les derniers chapitres, bien enlevés, constituent un véritable aboutissement à la vengeance du roi Gris et de son redoutable second.

Je n'ai pu m'empêcher de penser au mercenaire et exécuteur des basses oeuvres de Gagner la guerre, le roman de Jean-Philippe Jaworski. Il est vrai qu'en comparaison de la crapule bien trempée qu'est Don Benvenuto, les héroïnes de Lynch semblent un peu légères et s'adresser à l'imaginaire sans entrave de grands adolescents pour qui tout est possible. Mais, n'est-ce pas la liberté que donne aux auteurs la fantasy ?

Kostog - - 52 ans - 7 septembre 2021

Ce roman a été une très belle découverte, l'histoire est vraiment prenante avec une intrigue qui nous tient en haleine de bout en bout tandis que le monde, enfin, la ville créée par l'auteur fourmille de détails et est loin d'être un simple décor. On passe des bas-fond aux quartiers nobles en passant par le port ou les artères commerciales et à chaque nouvel endroit on en apprend encore plus sur la cité de Camorr et de ses citoyens ce qui rend le récit très immersif.

Du côté des personnages c'est bien celui de Locke Lamora, anti-héros drôle, rusé et attachant qui a le plus d'importance, cependant son entourage ainsi que les différents habitants de Camorr sont loin de faire uniquement de la figuration, il est même dommage que certains n'aient pas plus d'importance tellement ils sont intéressants.

Durant la lecture il m'était très difficile de m'arrêter tellement j'étais happé par l'intrigue et quand je ne le lisais pas je me demandais souvent ce qui allait arriver aux Salauds Gentilshommes, dire que j'ai été conquis est donc un euphémisme, j'ai vraiment adoré et la suite atterrira donc bien vite dans ma bibliothèque.

Koolasuchus - Laon - 35 ans - 1 septembre 2016

Un super roman que j'ai lu d'une traite.
Les personnages sont attachants, l'histoire pas mauvaise et le monde dans lequel ils évoluent est bien construit.
Il me tarde de lire la suite !

Malima - - 31 ans - 24 août 2014

Très bon volume. On est vite pris dans l'ambiance, avec des histoires et des personnages attachants et bien dessinés. Tout est posé de façon à happer le lecteur... et ça marche !
Un très bon livre.

Toulu - - 54 ans - 2 août 2014

Une fantasy hors des sentiers battus, toute en légèreté mais aussi gravité... avec un art du dialogue, un sens de la répartie aboutis... des personnages denses... une maîtrise du développement dans le roman... un univers posé sans lourdeur descriptive...

Certes diront des puristes, la langue est simple, de même que la syntaxe... avec même parfois quelque construction de phrase hésitante (mais très rarement, et est-ce là un fait lié à la traduction).... mais ce roman vous saisit pour ne plus vous lâcher...

une réelle empathie avec les personnages, d'où des pincements au coeur... dans cet univers cachant sous une apparente douceur une violence certaine... mais le tout écrit de main de maître...

Un excellent livre...

Deinos - - 62 ans - 3 juin 2012

Pour ma part, je l'ai fini il y a deux jours.. Effectivement, quelle découverte!!!
Ayant entendu que le tome deux se déroulait en grande partie sur la mer, j'ai longuement hésité à commencer "les mensonges de Locke Lamora" car en général je n'aime pas les histoires sur l'eau.
Pour finir, j'en ai tellement entendu parler à droite et à gauche que je n'ai pas pu m'empêcher de le commander et de le lire d'une traite! Très très bon!!
Pour ce qui est du tome deux, je n'hésite pas et je le commande! :)

Maërin - - 32 ans - 7 décembre 2009