Ovide ou l'amour puni
de Lucien d' Azay

critiqué par Béatrice, le 6 décembre 2009
(Paris - - ans)


La note:  étoiles
Destin de poète
Pauvre Ovide ! Au siècle d’Auguste, il était un poète populaire et bien entouré. Mais il a commis une faute qui lui a valu l’exil à perpétuité. Quelle était cette faute, on ne le saura jamais. Le motif officiel était sa littérature galante, un peu trop osée.

Lucien d’Azay nous propose un portrait d’Ovide et nous présente ses écrits. Erudit et sans emphase, le regard souvent empreint d’ironie et de mélancolie. Il place Ovide dans le contexte littéraire de l’époque, explore son originalité et sa modernité et examine ses excès, par exemple sa « virtuosité à coups d’artifices gratuits ». En dessinant le profile d’Ovide amoureux, il le compare aux archétypes d’hommes à femmes, Don Juan et Casanova. Il nous rappelle le contraste entre ses deux œuvres majeures, l’Art d’aimer et les Métamorphoses. « Ovide s’est perpétué en définitive grâce à son œuvre la moins personnelle. On se tue à faire des livres sur l’amour et on passe à la postérité pour une compilation [les Métamorphoses] ».

Pour notre plaisir de lecture, l’auteur a choisi une perspective contemporaine et a émaillé son texte d’anachronismes. Ovide était comme Bobby McFerrin car il avait le rythme dans la peau. Les demoiselles romaines faisaient du shopping, du jogging, du yoga et de la poterie. En exil, pour tromper l’ennui, Ovide jouait au scrabble. Mais bon, ça c’est du baratin ; ce qui compte c’est l’Art d’aimer…