Animal'z
de Enki Bilal

critiqué par CC.RIDER, le 28 novembre 2009
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Un univers glauque, une impression de malaise...
Un monde post-apocalyptique terrifiant. « Le coup de sang », un dérèglement climatique brutal et généralisé s'est abattu sur la Terre qui a été dévastée, morcelée et ravagée par des catastrophes naturelles hors normes. La nature s'est vengée des misères que lui a infligé l'inconscience des hommes. Un hiver post-nucléaire s'est abattu sur le monde. L'eau de mer est devenue toxique et l'eau douce plus rare que l'or. Une poignée de mutants mi-humains mi-animaux tente de survivre sur des bateaux partis à la recherche des « Eldorados », lieux géographiques improbables qui auraient été préservés par les évènements et qui recèleraient les dernières réserves d'eau potable. Mais le danger et la mort rodent partout.
La première chose qui frappe le lecteur en découvrant cette bande dessinée pour adultes c'est le ton uniformément gris-bleu de tous les décors et l'uniformisation des visages rendant parfois la compréhension un peu laborieuse d'une intrigue assez peu évidente. Bilal nous promène dans un univers glauque et désespéré dans lequel on rencontre des mutants ayant été diversement modifiés par des expériences dignes des docteurs Mengelé et Frankenstein et un duelliste nihiliste juché sur un cheval-zèbre qui ne s'exprime que par citations (Cioran, Flaubert, Gauthier, Nietzsche, Shakespeare... les cuistres sont servis) et qui n'apparait que pour mourir dans un improbable duel sur la banquise. Au total une BD de science-fiction étrange et fantastique qui laisse une bizarre impression de malaise ce qui était l'intention de l'auteur sans aucun doute.
Une tranche d'histoire 8 étoiles

Cette BD est une tranche d'une histoire dont on ne connait ni le début ni la fin. On arrive après une énorme catastrophe qui a rendu la terre pratiquement inhabitable, et on repart sans savoir si les personnages survivront.
J'ai aimé cette BD tout d'abord car le dessin est superbe. Ce monde hostile est aussi très bien décrit, ce qui donne envie de tourner les pages pour savoir comment les protagonistes arriveront à passer le détroit qui les mènera vers la civilisation. La fin peut décevoir car finalement on ne saura rien, mais une BD ou un roman garde toujours une part de mystère. On pourrait d'ailleurs comparer cette BD à une nouvelle, où l'on n'entrevoit qu'une partie de l'histoire.

GilB - - 48 ans - 26 juillet 2014


Hybride 6 étoiles

L’esthétique est la première qualité de cette bédé. Tout de gris délavé avec quelques couleurs pour faire ressortir certains éléments. Si le visuel est réussi, au niveau du scénario les choses se gâtent. Je me suis perdu dans les différents tableaux, ne sachant pas vraiment où j’étais. De même pour les personnages qui se ressemblent tous.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 55 ans - 29 avril 2012


Le coup de sang 6 étoiles

C'est le nom du dérèglement climatique qui s'est abattu sur la Terre.
La nature est en colère, rendant la recherche d'eau douce primordiale.
Des survivants s'organisent pour trouver les Eldorados.
Seule la mer peut les y conduire...
Très beaux dessins.
Le noir et le rouge rendent bien l'ambiance glauque.
Seul problème pour moi, je ne suis pas du tout une fan des histoires qui se passent dans un futur apocalyptique.

Koudoux - SART - 60 ans - 25 janvier 2012


Pas accroché à l'ambiance et à l'histoire ... 4 étoiles

Alors oui, je ne suis pas spécialiste des BD, et je tiens à le dire dès le début pour ne pas créer de polémique... Mais, même si la couverture m'avait promis de bons moments (j'avoue que le bleu et les formes m'avaient attiré au premier coup d'œil) la lecture a été difficile et laborieuse. J'ai apprécié certains dessins mais ne suis pas à l'aise quand c'est pour un album entier. Certains aspects de l'histoire m'ont plu car il me semble il a fallu pas mal d'imagination. Mais je ne rentre pas dans cette histoire et d'ailleurs je n'en ai pas envie. J'ai l'impression d'être dans le brouillard du début et ce jusqu'à la fin.

Alors, c'est vrai que mes goûts en BD sont plus classiques mais je ne regrette tout de même pas cette rencontre avec Bilal qui reste un BéDéiste très reconnu et apprécié par beaucoup de monde. Je ne dis pas qu'il n'a pas de talent, loin de là, mais notre rencontre n'a pas été concluante. Ravie de vous avoir rencontré Monsieur Bilal !!
Lu dans le cadre de la sélection CL 2012.

Mandarine - - 52 ans - 14 janvier 2012


Mon premier Bilal 4 étoiles

« La planète est totalement désorientée, dévastée, morcelée par des catastrophes naturelles hors normes.
En quelques semaines, le Monde a perdu tout semblant de cohérence. La nature a craché sa colère. »

Dans le futur, après un grand dérèglement climatique, la Terre se retrouve toute chamboulée et personne ne si retrouve. Dans ce décor post- apocalyptique, on suit quelques survivants (dont certains, des hybrides homme/dauphin), qui tentent de rejoindre un petit coin encore vivable.

C’est ma première expérience avec Bilal, un bédéiste dont j’ai entendu autant de bien que de mal. Les dessins sont extras, mais j’ai moyennement collé à l’histoire. Il y avait un peu trop de citations et de pseudo-philo. Le scénario était difficile à suivre au début et certains passages pour mieux nous expliquer l’histoire ou développer les personnages étaient fait de façon forcée. Je vais lire d’autres bandes dessinées de l’artiste, mais je n’ai eu aucune émotion forte avec celle-ci.

Nance - - - ans - 9 janvier 2012


Un univers apocalytique 6 étoiles

Qu'est-ce que ce monde est froid et déroutant ! C'est en partie lié au dérèglement climatique mondial appelé métaphoriquement "coup de sang". La nature est devenue hostile, les villes sont ravagées et les hommes ne pensent qu'à sauver leur peau dans ce monde où l'or bleu est rarissime. Il faut donc survivre, chercher des terres peu touchées par les tourmentes climatiques, des eldorados, et s'acclimater en mutant. Les hommes de Bilal se transforment grâce à des appareils sophistiqués en dauphin car seule la mer permet de se déplacer dans un univers déroutant.

La bande dessinée s'ouvre sur des personnages dont on n'apprend qu'au fur et à mesure qui ils sont, même si tout reste assez flou. Il y a cette femme battuepar son mari accompagnée du homard Omar, cet homme-dauphin qui éprouve des difficultés à gérer ses pulsions animales et sa violence, les Owles dont le père est responsable de certaines expériences scientifiques pour permettre à l'homme de survivre dans cette nouvelle ère. Et ces cavaliers nihilistes assez éreintants pour le lecteur car ils ne font que citer inlassablement des grand auteurs. Ils symbolisent la réflexion philosophique de l'oeuvre, mais c'est fait de manière pesante ...

On suit donc tous ces personnages dans cette histoire assez mystérieuse dont la portée semble écologique ( dérèglement climatique, terre dévastée, ours accueillants, neige et glace ... ). L'histoire n'est pas pour autant passionnante, mais certaines scènes restent marquantes par leur beauté ( vignette où un éléphant semble voler ... ) et par leur violence ( allusions au cannibalisme ). Bilal a su créer un univers : j'aime son coup de crayon, sa manière de gérer l'espace à chaque planche, ses couleurs froides qui collent parfaitement à la thématique. C'est sans aucun doute le dessinateur que je préfère au scénariste qui m'ennuie parfois avec ses références à la science-fiction et ses termes futuristes ...

Une oeuvre dont la froideur est rehaussée par la qualité du dessin.

Pucksimberg - Toulon - 44 ans - 22 décembre 2011


Intéressant mais hermétique 6 étoiles

Il y a d’abord le dessin. Une vraie réussite, mais on ne s’en étonne plus avec Bilal. Les couleurs grises rehaussées uniquement de quelques touches de couleurs servent à merveille cette histoire glauque de fin du monde où quelques hommes mutants tentent de survivre. Une indéniable réussite.
Ensuite il y a l’histoire. On entre lentement dans ce monde étrange qui devient vite envoûtant mais qui malheureusement reste assez hermétique. Comme si il me manquait une clé pour décrypter un message caché que je n’ai pas réussi à comprendre. Malgré tout, ce roman graphique m’a fortement séduit même si je reste assez déçu par la fin.

Kabuto - Craponne - 64 ans - 24 octobre 2011


Dans un monde hostile 7 étoiles

Il y eut le « coup de sang », un vaste dérèglement climatique qui s’est abattu sur la terre, laissant la planète complètement déboussolée et dévastée. Seuls ne subsistent que quelques humains en recherche d’un improbable eldorado ou de leurs semblables, histoire de se réorganiser et de faire face à ce monde complètement déréglé. L’hybridation homme-animal jouera un rôle important dans cette histoire très sombre. Le message laissé par Bilal est évidemment écologique. Ce monde inhospitalier ne peut que faire peur.
Le dessin de Bilal est une fois de plus magnifique jouant sur les couleurs bleutées, grises avec des pointes de rouge. Chaque case s’avère un véritable petit tableau devant lequel on est scotché, en train de regarder chaque détail. C’est un peu ce qu’on pourrait reprocher à Bilal : de miser énormément sur le dessin et de lâcher un peu prise dans le scénario. La deuxième partie de cette BD m’a un peu laissé sur ma faim, si ce n’est évidemment le dessin.

Nothingman - Marche-en- Famenne - 44 ans - 16 mai 2011