L'Homme qui s'évada
de Albert Londres

critiqué par Saule, le 24 novembre 2009
(Bruxelles - 58 ans)


La note:  étoiles
Le plus célèbre des évadés
Albert Londres, grand reporter du début du 20ème siècle, raconte le récit d'une incroyable évasion. Ca se passait au siècle passé (en 1928): Eugène Dieudonné, membre de la bande à Bonnot, avait été condamné à perpétuité et enfermé sur l'île de la Guyanne. Pourtant il avait toujours clamé son innocence, et en effet sa condamnation était pour le moins légère (disons qu'il était victime du syndrome : "il faut trouver un coupable à tout prix"). Comme la plupart des détenus sur cette ile, Dieudonné n'avait qu'une idée en tête: "se faire la belle". Alors que sa libération est très proche, le prisonnier n'en peut plus, et il décide de s'échapper en bateau avec quelques compagnons.

Il va réussir son évasion improbable, après bien des aventures. Albert Londres ira le trouver au Brésil, l'interviewer et raconter son récit rocambolesque. Il va aussi œuvrer pour la réhabilitation du célèbre évadé qui sera innocenté.

Une petit récit intéressant pour l'aspect fait divers historique, et comme toujours avec Londres, il y a un style très particulier et un sacré talent de conteur.
Marche vers le Brésil ou crève en Guyane via Londres. 8 étoiles

Après avoir lu PAPILLON, GRAND SUD, LE BAGNE, je pense avoir fait le tour de la question avec cet ouvrage.
Tous les récits de cette époque se rejoignent un peu et les mêmes événements sont relatés avec plus ou moins d'exactitude, de réalisme et de fiction.
L’emblématique PAPILLON qui a été adapté au cinéma avec une pléiade de comédiens talentueux fait référence et semble prêter à caution.
Avec cet ouvrage on retrouve les grandes lignes de ce qui fait le bagne, la servitude, les brimades, les lâchetés, l'espoir, l'injustice et le rachat.
Mais toujours dans ces récits qui sont faits par des hommes exceptionnels, hors norme, il y a l'inconditionnelle soif de liberté, l'indomptable nécessité de s'affranchir, d'être un homme libre.
Il y a les grandes figures, et Dieudonné en fait partie. Il déclare être innocent de ce qu'on l'accuse, c'est d'ailleurs toujours le cas, les prisons sont pleines d'innocents à croire que la justice est inique et aveugle, soit.
Ne nous trompons pas, ces " héros " ne représentent qu'une infime partie de ceux qui sont déportés, beaucoup passent et trépassent.
Quand même il y a ce point là-bas, le Brésil qui est la terre de la liberté et du salut et qui alimente tous les rêves, mêmes les plus fous.
Pour y arriver il faut de l'audace et ce petit coup de chance qui fait éviter les escrocs, les bancs de sable, les vases et les chasseurs d'hommes.
Dieudonné a eu une vie incroyable, bagnard innocent il se retrouvera escorté par des policiers pour rencontrer le ministre de la justice brésilienne.
Un récit court, qui est servi par Londres au style clair et précis, jamais de surcharge, journalistes de tous bords prenez-en de la graine.

Hexagone - - 53 ans - 1 août 2012