L'otage
de Olav Hergel

critiqué par Saule, le 24 novembre 2009
(Bruxelles - 59 ans)


La note:  étoiles
Thriller politique au Danemark
Olav Hergel, journaliste Danois, signe avec l'Otage son premier roman. En fait on a l'impression que, plus qu'un roman, l'auteur a voulu faire un plaidoyer contre la politique de son pays, en particulier contre le repli identitaire et la politique d'immigration (politique d'expulsion pourrait-on dire) très stricte. L'auteur dénonce les mauvais côté de l'engagement du Danemark auprès des Américains en Irak. Ce repli identitaire du peuple Danois est mis en opposition avec l'opulence de ce petit pays de Cocagne et son passé glorieux, lorsque les juifs étaient protégés des nazis par le Danemark.

Ce plaidoyer repose sur un thriller plus ou moins bien ficelé; une journaliste danoise échappe à une exécution en Irak grâce à un jeune terroriste pris de remord. Pour fuir les représailles des siens, ce jeune homme se réfugie au Danemark. En arrière-plan, l'auteur décrit avec moult rebondissements les basses manoeuvres politiques, le monde mesquin du journalisme, le sort dramatique des réfugiés.

J'ai beaucoup aimé le livre pour son éclairage sur un pays, le Danemark, que je connaissais mal. L'auteur est très négatif sur son pays, un pays de cocagne mais égoïste et qui se replie sur lui-même. L'histoire, tout en étant amusante, est parfois un peu invraisemblable. Les personnages sont stéréotypés et il y a un côté manichéen. Mais dans l'ensemble un bon roman qui attire l'attention sur les dérives du repli identitaire et la peur de l'étranger.