Virgin suicides
de Jeffrey Eugenides

critiqué par Bluewitch, le 1 janvier 2002
(Charleroi - 45 ans)


La note:  étoiles
Etrange et bouleversant...
Dans une banlieue du Michigan, au coeur des années 1970, les soeurs Lisbon, jolies et charnelles adolescentes au destin tourmenté, font fantasmer les garçons de leur voisinage.
Séquestrées par l’autorité extrêmement stricte de parents rigides, Cecilia, Lux, Bonnie, Mary et Therese attisent la convoitise et la curiosité. Chacun tâche de comprendre le mystère qui plane autour d’elles et de cette maturité qu'elles dégagent. Ainsi que de leurs suicides successifs…
Vingt ans après ces événements, les jeunes gens devenus hommes sont toujours hantés par les visages des jeunes filles Lisbon et tentent d'assembler les pièces du puzzle pour essayer d'éclairer cette énigme que fut leur destin. Cecilia d’abord, qui se jeta de la fenêtre de sa chambre, puis l'évolution des quatre autres soeurs dans un monde qui leur fut propre. Les observer n'avait plus suffi aux adolescents, il leur fallut les aider, les sortir de cet enfermement où les avaient immergées leurs parents. Mais jusqu'où cela allait-il les mener ?.
« Virgin Suicides » est une histoire déchirante, sombre, plongeant au cœur de l’adolescence américaine et de ses tourments. Une histoire d'amour et de peurs, de répression et de désespoir face à une société qui s'abîme.
Un roman étrange et étouffant, chronique de vies en état de siège, dont on retient surtout la force des personnages et la détermination de ces adolescentes, au-delà de l’existence, trop « visionnaires » pour pouvoir s’intégrer au monde. Troublant.
Classique de la littérature américaine 10 étoiles

Ce roman envoûtant est tout simplement génial. C'est un hymne littéraire, une marche funèbre lente, très lente, vers la dévastation de l'existence. Nous suivons l'histoire des sœurs Lisbon, oppressées par la dureté de la vie et de leurs souffrances communes. Ces filles sont éduquées par une mère catholique dévote, et un père professeur de mathématiques strict, vivant dans un monde en pleine mutation des mœurs, à l'époque des années 1970.

J'ai eu l'impression, en lisant ce livre, que les sœurs Lisbon voulaient s'émanciper du conservatisme moribond, s'épanouir dans la vie, mais que leurs parents, prêcheurs bibliques, les ont séquestrées dans leur maison si parfaite qu'en apparence. Leur suicide quasi collectif fut leur seul échappatoire, leur unique forme de rébellion contre cette autorité malsaine.

C'est un grand classique de la littérature américaine à lire sans faute.

Windigo - Amos - 42 ans - 4 octobre 2024


C’est un goût étrange qui va rester… 6 étoiles

Ce récit est d’une étrangeté singulière par l’absence d’intrigue et la grande ouverture laissée à l’imaginaire d’un lecteur doté de courage pour se maintenir dans l’histoire de la famille Lisbon.

Le couple Lisbon a engendré cinq filles : Cecilia, Thérèse, Bonnie, Mary et Lux. Après une tentative, suivie très peu après du suicide atroce de Cecilia, le père, professeur de mathématique dans une école secondaire de Grosse-Pointe dans le Michigan, va prendre des décisions qui conduiront ses filles survivantes à devoir s’isoler du monde et du temps qui passe.

Seule Lux, la plus jeune, semble vouloir maladroitement se révolter, mais elle sera comme les autres happée par cette tourmente.

Observée par un groupe de garçons intrigués par cette vie cloîtrée, un drame collectif va se produire une année plus tard.

C’est un roman dense, glauque et d’une dureté qui est proposé au lecteur qui devra s’accrocher à plusieurs reprises.

Le style littéraire proposé est ce qui soutient ce roman qui ne fût pas évident à terminer.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 3 mars 2019


Interrogations persistantes 6 étoiles

Ce livre est assez étrange. Le narrateur relate un fait qui s'est passé pendant son enfance dans une banlieue pavillonnaire. Il a conservé des « pièces à conviction » dont il émaille son histoire qui est celle d'un groupe d'adolescents intéressés par les 5 filles de leur prof de mathématiques. Le suicide de la plus jeune d'entre elles, incompréhensible pour tous, va cristalliser leur fascination et ils vont passer leur temps à observer la maison. Cette focalisation rétrospective amène le narrateur à partir à la recherche d'indices dans sa mémoire, parmi les objets qu'il a conservés ou à entreprendre la recherche de personnes qui ont vécu cette période.

L'intérêt du roman réside dans cette enquête minutieuse sur les caractéristiques de ces jeunes filles et les fantasmes de ces garçons. La lecture est dense et donne un sentiment de lenteur, l'impression d'être engluée dans un écheveau difficile à démêler.

IF-0115-4314

Isad - - - ans - 16 janvier 2015


Fade 3 étoiles

Je ne sais pas si c'est parce que les derniers livres que j'ai lus étaient vraiment très bons ou si c'est parce que les critiques que j'avais lues sur le site étaient trop dithyrambiques... mais pour moi, ce livre n'est pas un bon livre.

Je n'aime pas le style froid et distant de l'auteur.

Je n'ai pas aimé la manière de présenter le récit, saccadé et désordonné dans la chronologie et souvent trop détaillé dans des anecdotes insipides .

Difficile de s'attacher aux personnages ou de les comprendre.

A réserver à ceux qui aiment lire le creux ...

Jaimeoupas - Saint gratien - 52 ans - 23 mai 2013


Tristes destins 7 étoiles

Ce roman de Jeffrey Eugenides est un genre de huis clos observé de l'extérieur. Grâce au point de vue du narrateur, voisin des victimes, qui raconte avec ses yeux d'enfant de l'époque, on est en constante empathie avec ces observateurs du drame qui est en train de se jouer.
Au regard de ces jeunes adolescents, les soeurs Lisbon sont intrigantes, inquiétantes parfois, mais tellement attirantes. Elles ont quelque chose d’inaccessible qui les rend irrésistibles, comme si elles vivaient à côté d'eux au quotidien mais dans un monde différent. Et c'est à cause de leur naïveté et de l'admiration aveugle qu'ils leur vouent, que les garçons ne perçoivent à aucun moment la tristesse qui se dégage des fillettes et qu'ils ne devinent donc pas les évènements qui s'annoncent.
L'auteur nous propose un texte sombre et profondément triste et nous montre comment le surplus de protection peut entraîner un débordement de solitude et de désillusion. La claustration retire toute forme d'espoir et de bonheur à ces jeunes filles, pourtant pleines de vie et de malice.
Pour ce qui est de la forme, le fait de connaître dès le début l'issue de l'histoire, idée qui semblait originale, s'avère être un gros handicap à la lecture du roman. Car, au lieu d'être surpris et choqué par le final, j'ai été constamment en attente de cette chute, qui m'a donc laissé sur ma faim.

Killing79 - Chamalieres - 45 ans - 24 mars 2013


The Virgin Suicides 9 étoiles

Personnellement, j'ai dû voir le magnifique film que Sofia Coppola en a tiré 4 ou 5 fois avant de lire le livre.

Mais je dois dire, que le livre m'a laissé une impression plus forte que le film.

Jeffrey Eugenides, raconte à la quatrième personne, cette passion dévorante pour ces filles dont ils vantent leurs qualités physiques. A partir de leurs physiques, de leurs observations, de leurs passions, les garçons veulent comprendre leurs psychologies. Et cette nostalgie, qui les hante encore 19 ans après.

Parfois, il en a fait trop, comme deux pages et demi sur les ormes, les arbres, etc...

Parfois, il renverse en comparant la maison des Lisbon avec un grand cercueil.

Mais, en comparant, une nouvelle fois, le film au livre, dans le film, il manque quelque chose. Ce quelque chose est la partie où l'on voit la maison pourrir avec des âmes à l'intérieur. Et la fin est tronquée dans le film, plus rapide que dans le livre.

Mais c'est un sentiment, presque, d'écœurement, de frustration intense, que nous laisse quand s'achève cette fin, où comme les garçons nous culpabilisons de n'avoir pu rien faire pour elles, et on se pose mille et une questions sur les adolescentes. Le mystère d'être une adolescente, seuls nos hommes nous ne comprendront jamais...

Bobharris - Caen - 33 ans - 24 juin 2011


Playground Love 10 étoiles

Virgin Suicides est LE roman qui m'a le plus marqué.
Peut être influencé par l'excellent film de Sofia Coppola et l'envoûtante musique du film signée Air, j'ai adoré ce magnifique roman dont la nostalgie, la mélancolie et l'ambiance si particulière m'ont profondément touché.

Les mots me sont difficiles pour décrire à quel point j'ai aimé ce roman. Rarement je n'ai dévoré un livre à si vive allure, enchainant juste après par l'excellent Middlesex. D'ailleurs à ce sujet il serait bien que les maisons d'édition nous traduisent pour nous petits français "Air Mail", autre roman du même auteur et qu'il me tarde à dévorer.

Je donne 5 étoiles à cet envoûtant roman, car depuis ce livre je n'ai plus jamais rencontré cette unique sensation que m'a procuré Virgin suicides.
En bref c'est mon roman culte!

Sundernono - Nice - 41 ans - 21 février 2011


le suicide , seule échappatoire pour ces cinq soeurs? 9 étoiles

J'ai trouvé ce livre très prenant mais surtout très troublant. L'auteur retranscrit très bien l'atmosphère étouffante et malsaine dans laquelle évoluent les cinq soeurs liées pour toujours par la mort. En effet, elle décrit parfaitement bien le monde étrange dans lequel évoluent ces cinq soeurs. Leur mal être est très bien dépeint par l'auteur qui sait très bien manier les sous entendus et faire passer certains messages de manière détournée. En fin de compte, le suicide reste leur unique échappatoire au monde dans lequel elles sont retenues prisonnières par leurs parents.
Pour conclure, "virgin suicides" est un livre complexe, qui ne peut laisser indifférent et interpelle le lecteur.
Pour ma part , je n'ai pas vu le film mais le livre m'en a donné l'envie!

Morganedetoi - - 37 ans - 6 septembre 2007


De la guimauve: doux et sucré, jusqu'à l'écoeurement 9 étoiles

A travers le regard d'enfants - devenus hommes mais toujours prisonniers de leur fascination pour 5 jeunes filles, ce roman décrit une société désanchantée.
Une narration originale entre l'enquête sociologique et la biographie, qui fait passer les pires horreurs (5 suicides tout de même!) avec douceur et délice. J'ai trouvé ce livre d'une véritable sensualité, au sens propre du terme: j'ai ressenti la pesanteur de ces jours d'été, la poussière de la maison lisbon, les regards des soeurs...
Un livre romantique au sens propre, avec toute la douleur et l'atmosphère que cela implique.

Sparkling Nova - Paris - 41 ans - 30 novembre 2005


Virgin suicides 10 étoiles

L'auteur nous offre ici un roman indéfinissable ! Dans cette ambiance tellement romantique et feutrée règnent le mal être et l'incompréhension.
Je remercie aussi Sofia Coppola d'avoir magnifiquement adapté ce roman avec une grande simplicité et qui permet de restituer l'ambiance du livre.
Je ne suis pas une adepte des adaptations cinématographiques mais là je dis Bravo !!!
A lire et a voir !!!!

Petiteclochette - Elancourt - 43 ans - 18 août 2005


Magnifique mais si triste 9 étoiles

Jeffrey Eugenides a écrit un magnifique roman d’atmosphère, rempli de non dit, terriblement romantique et en même temps affreusement triste. L’auteur décrit admirablement l’atmosphère étouffante qui entoure l’existence de ces jeunes filles qui ne trouvent d’autre voie vers la liberté que la mort.
L'excellente construction qu'il a mis en place vaut à elle seule de lire ce roman. On suit la reconstitution faites par les jeunes garçons devenus adultes qui, amoureux des sœurs Lisbon, ont suivi leur destinée pas à pas. Les anecdotes se recoupent aux souvenirs, témoignages et articles de l’époque.
Je suis d’accord avec Shakti sur l’idée de complémentarité entre le film et le livre

Féline - Binche - 46 ans - 25 avril 2005


A voir et à lire 9 étoiles

Suite au commentaire de Pendragon que je découvre tardivement, je voudrais dire que film et livre se complètent et sont pourtant si différents par leur substance. Le livre dépeint avec détails la vie de ces adolescentes prisonnières d'un amour maternel étouffant. On les suit pas à pas, les mots nous permettent de créer les images.
Le film, quant à lui, regorge de silences, de blancs, de flous artistiques rendant inutile toute narration superflue (merci à Sofia Coppola de ne pas avoir abusé de cette insupportable voix-off qu'utilisent certains réalisateurs pour nous faire comprendre les détresses intérieures impossibles à fixer sur pellicule).
Je crois qu'il est utile de conjuguer texte et images, les deux se complétant à la perfection, ce qui est loin d'être toujours le cas lors d'adaptations cinématographiques.

Sahkti - Genève - 50 ans - 19 octobre 2004


lourd, sombre, profond, dense... 9 étoiles

Le résumé du livre est superbement fait par Bluewitch, je ne le reprendrai donc pas et me contenterai d'axer ma critiques sur le style du livre qui est pour le moins étrange, aussi étrange que l'histoire, dense et sombre, pas facile à lire, pas aisé à comprendre, sorte de compte-rendu, espèce de journal, enquête ou complément d'enquête, ce texte nous ramène sans cesse en arrière, en cette époque troublée où les soeurs Lisbon se décidèrent à quitter ce monde qui leur était devenu étranger et incompréhensible, étouffant et pesant sur leur vie d'adolescentes en passe de devenir adultes, sur leur vie inadaptée à l'époque qui était la leur, sur l'entourage incapable de comprendre ces cinq filles, ce texte, donc, est aussi riche et lourd et intense et prenant et choquant et dérangeant et triste et pathétique et vrai et révélateur et symbolique et représentatif et 'glups' qu'écrit en petite mailles serrées...

Pendragon - Liernu - 54 ans - 9 août 2002


et le film et la musique... 9 étoiles

Je n'ai pas encore eu l'occasion, ni de lire le roman, ni de voir le film de Sofia Coppola (la fille de Francis Ford), mais j'écoute la bande originale du film, en boucle, depuis 2 mois... c'est tout simplement grandiose !
Je savais le film incontournable (je le louerai), grâce à Bluewitch, je sais maintenant que le roman l'est tout autant (je l'achèterai).

Pendragon - Liernu - 54 ans - 3 janvier 2002