Mon coeur coupé au sécateur
de Amandine Marembert

critiqué par Sahkti, le 18 novembre 2009
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Poésie du sensible
Cet ouvrage a reçu le Prix des Trouvères des lycéens 2009, une récompense à mes yeux largement méritée, tant le regard que pose Amandine Marembert sur le monde est constitué de sobriété mais aussi de richesse. Elle observe, décrit, interroge, ne juge pas, tente de comprendre en jouant avec les mots, alternant légèreté et gravité pour faire parler les éléments.
Un talent déjà apprécié dans "Du baume-stick pour la douceur" et "Toboggans des maisons" et qui trouve ici une confirmation, si besoin en était, de son pouvoir évocateur.

Ce recueil regorge d'inventité, de métaphores, de mots qui percutent et bousculent l'essentiel.

Parmi les éléments qui marquent ces fragments poétiques, on retiendra le sentiment de proximité et la sensation de vécu que font naître ces lignes. De quoi faire rapidement naître empathie entre auteur et lecteur, entre mots et réminiscences personnelles. Un auteur dont j'apprécie la qualité de langue et l'esprit d'ouverture vers d'autres ailleurs faits de petits riens si importants.


"le vert de pluie à la fenêtre sent le gravier le
ciel d'alternance le vide des croisillons
d'une ancienne gloriette à réparer
on pense à la vie comme une grille avec des
cases à remplir"
(page 45)


Sur l'auteur:
"Amandine Marembert est née un jour de juin 1977 à Clermont-Ferrand. Elle a passé son enfance dans un petit village de l’Allier. Elle vit à Montluçon où elle enseigne le français et anime la revue & les éditions Contre-allées avec Romain Fustier.
Aménage un coin de sa tête pour écrire des bribes en marchant, puis note ses recherches poétiques dans des cahiers de brouillon appelés "effeuillages permanents". Collectionne divers petits carnets pour recopier ses poèmes. Se fraye un passage entre lampes à abat-jour de guingois, escalier de livres, baleine à trombones et chat couché sur lit de papier. Aime la lumière d’avant l’orage, les claires-voies des volets, l’odeur du linge qui a séché dans le jardin." (Source: Cadex Editions)