Balade pour un père oublié
de Jean Teulé

critiqué par Mcchipie, le 17 novembre 2009
( - 47 ans)


La note:  étoiles
plaisir et délectation
Quatrième de couverture :

C'est l'histoire d'un garçon surprenant, l'allure insolite. C'est l'histoire d'un garçon qui vit comme on rêve : sitôt disparu, on ne s'en souvient plus. Et puis, un jour, le voilà papa ! Enveloppant bébé dans un vieux journal, il quitte la maternité sans en aviser ni la mère ni personne. L'enfant sous le coude, il part en cavale à la rencontre des femmes de sa vie. Les femmes connues, les femmes aimées, les femmes croisées : Carla, l'anonyme du jardin des Tuileries, Denise, le professeur d'arts plastiques, Héloïse, la petite amoureuse... Toutes le racontent, l'une après l'autre, cruelles, tendres ou drôles. Mais nulle ne le reconnaît. Dans ce road- movie insolite, les femmes sont des ports, des gares : éternelles mais amnésiques. Il faudra tout le miracle et le paradoxe de la paternité pour qu'un enfant, enfin, reconnaisse son père...

Mon avis :

Roman découpé en petits chapitres qui décrivent tour à tour les souvenirs de différentes femmes qui ont parcouru la vie d'un drôle de type. Personne ne se souvient jamais de lui.
Drôle, cynique, et court, il se laisse déguster avec plaisir et délectation.
Il ne doit pas avoir toutes ses frites dans le même sachet, ce Jean Teulé 9 étoiles

Une femme accouche dans un hôpital. Son époux emmaillote le bébé dans un journal, sort de la clinique et s’en va retrouver les femmes qu’il a connu dans sa vie. Comme, par exemple : Carla qui a un mari très-très âgé, Denise qui aime regarder son visage dans les gouttes de pluie sur les vitres, Eldeburge, la prostituée de Schaerbeek, Irène la radiologue qui collectionne les radios de ses passion, soit son amantier.
Si vous appréciez la description de ce milieu particulier, à recommander le chapitre sur Eldeburge, la prostituée de Schaerbeek.
Le tout est on ne peut plus farfelu. Mais on le savait déjà : il ne doit pas avoir tous ses bois, ce Jean Teulé. Ou toutes ses frites dans le même sachet, c’est kif-kif.
Délirant ! ! !

Extraits :

* Il m’a toujours vouvoyée. Au début, j’ai cru que c’était un style mais dès qu’il a su que j’étais enceinte, j’ai pensé que c’était parce qu’il me considérait comme deux personnes distinctes.

* ( Eldeburge, la prostituée) Par exemple, leur figure, je ne me la rappelle jamais. Aussitôt le client parti, j’ai oublié son visage ! En revanche, son boutoir intime, cinq ans après, je le reconnais.

* Car je suis la Chinoise que l’on découvre au fond des tasses, à l’heure du digestif dans les restaurants asiatiques. Mon prénom, c’est Fidji, comme les îles … Sous une lentille de verre concave, lorsque la tasse est pleine, j’apparais nue. Dès que la tasse a été vidée, on ne me voit plus.

* - C’est le contraire.
- Hein ?
- On se rappelle quelque chose, on se souvient « de » quelque chose.
- Si tu veux !
- Ce n’est pas moi qui veux. C’est la grammaire … Il faut être précis avec les souvenirs.

Catinus - Liège - 73 ans - 2 octobre 2017


Le style Teulé 9 étoiles

Ce style si particulier est à nouveau respecté dans ce roman loufoque sur la vie d'un jeune homme dont personne ne se souvient. C'est court, très bien écrit et les protagonistes attachants.

MEloVi - - 40 ans - 9 mai 2014