Le serpent aux mille coupures
de DOA

critiqué par El grillo, le 5 novembre 2009
(val d'oise - 50 ans)


La note:  étoiles
Moissac à sac
Moissac, pays du Chasselat, cépage qui fait le bonheur des viticulteurs du coin, sauf quand il sont noirs, sinon ils ont des problèmes avec les "groseille" locaux.
Un carnage, la nuit, un trafic qui tourne mal, et la vie de plusieurs personnes bouleversée: le tueur qui change ses plans, le tueur à gages parti à la poursuite de ce mystérieux exécuteur, les trafiquants qui s'en mêlent, et par dessus le marché les gars du cru, pris en otage ou chasseurs, tous y vont de leur grain de (gros) sel, ou de plomb, au choix.

Roman court, très énergique et incisif. On ne fait pas dans la dentelle, label 100% testostérone. Les tueurs font peur et font mal, les bouseux tiennent bien leurs rôles et cette rencontre entre ces deux mondes opposés sent la poudre. C'est très maitrisé, certains passages (la prise d'otage, la fin) sont franchement prenants. Pas d'ennui possible pour un pur divertissement intelligent, aux dialogues nerveux, et riche en adrénaline.
Dans l'oeil du Lynx 7 étoiles

Ce roman se situe juste après Citoyens Clandestins. Ou comment un agent clandestin s'invite dans des querelles de village et les plans d'expansion de trafiquants internationaux.
On est loin de l'immersion et des stratégies du tome précédent, ici l'action prime. Et on ne fait pas dans le détail. Dommage que le point de départ de l'intrigue soit si peu vraisemblable.

Elko - Niort - 48 ans - 26 septembre 2019


Thriller énergique 8 étoiles

Après avoir été une nouvelle fois enthousiasmé par DOA et son « Citoyens clandestins », je poursuis mon expérience avec la suite « Le serpent aux mille coupures ». Les deux histoires sont réunies dans un volume appelé « Cycle Clandestin 1 ». Contrairement au précédent et à « Pukhtu Primo», cet opus n’a pas du tout la même forme et n’est pas à classer dans le même genre.

Les autres livres que j’ai lus de cet auteur ne sont rien moins que des pavés. Affichant 700 pages environ, ils excellent par leur densité, tant dans les personnages que dans l’intrigue. Il est donc conseillé d’être attentif parce que leurs lectures sont exigeantes. Pour cet épisode, l’objectif est différent. Il se rapproche plus du thriller que du roman noir. En effet, le texte ne fait pas 200 pages. Le récit alterne encore entre plusieurs personnages mais ils ne sont pas approfondis, la priorité étant donnée à l’efficacité. On est donc emporté dans une succession de scènes d’action qui s’enchainent à un rythme soutenu et qui éliminent tout risque d’ennui.

J’ai pris beaucoup de plaisir avec ce texte même s’il n’a pas la patte DOA des productions habituelles. Cela prouve que cet auteur a plusieurs cordes à son arc et qu’il peut toujours nous surprendre. Le lien avec les autres livres est mince mais malgré son côté noir, cet épisode apporte un peu d’énergie à la série. Il m’a permis de sortir, le temps d’une histoire, de l’état de suffocation dans lequel j’étais piégé.

Maintenant que je suis à jour, je vais pouvoir planifier la lecture de « Pukhtu Secundo » et ainsi clôturer le cycle clandestin. Je vais d’abord m’accorder un sas de décompression, parce qu’il faudra que je m’arme de courage et de temps, pour replonger dans cette grande fresque anxiogène du talentueux DOA. Mais la récompense est au bout !

Killing79 - Chamalieres - 45 ans - 24 avril 2017


le calme paisible de la campagne 7 étoiles

Certainement le moins ambitieux des romans de DOA, du rythme, des dégâts, de la testostérone certes.
On retrouve le personnage de Lynx un peu moins froid que d'habitude, même s'il reste un dur à cuire. Mais dans le serpent aux mille coupures on n'est pas dans les catacombes du pouvoir, on est dans le pur thriller où la police est baladée et ne peut que compter les cadavres qui s'amoncellent dans l’arrière Pays de Moissac.
Pas mauvais certes, mais ça semble léger après "Pukhtu primo" ou "citoyens clandestins".

Pytheas - Pontoise - Marseille - 59 ans - 23 décembre 2015


Un bon moment de littérature policière 8 étoiles

Extérieur nuit, quelque part dans la campagne française du sud ouest du côté de Moissac, des papys pieds nickelés ne supportant pas qu'un africain puisse reprendre une ferme le lui font payer. Au même moment et au même endroit trois dealers colombiens se font dézinguer. Pourquoi ? Comment ? Qui ?
L'histoire nous prend, nous attrape et ne nous lâche pas. Elle est tellement haletante qu'elle en devient presque étouffante par moment. Les personnages sont malmenés. Les gentils embringués dans une histoire qui ne les concernent pas, les méchants par un code d'honneur, le héros solitaire empêtré dans ses états d'âme entre survie et folie, le cons confits dans leur connerie. Bref, il balaye large sur l'éventail des spécimens humains, sans jamais tomber dans la caricature. L'héroïsme n'est jamais loin de la lâcheté, la finesse d'esprit de la bêtise.
Un bon moment de littérature policière, bien rythmée et qui sait ménager le suspense jusqu'au bout. Un petit bémol sur l'aridité du style qui parfois rend la lecture un peu rêche, rien de dramatique cependant.

Fanchic2011 - - 58 ans - 19 août 2012