La Reine Claude
de Claire Castillon

critiqué par Lindy, le 25 octobre 2009
(Toulouse - 46 ans)


La note:  étoiles
Monologue thérapeutique
La reine Claude, c’est le nom que la narratrice a donné à la tumeur qui habite la tête de son compagnon. Son récit présente sans pudeur ce qu’elle vit, ce qu’il vit, ce qu’elle pense, ce qu’elle subit. Elle se torture de pensées tour à tour amères, mauvaises, sensibles, suicidaires ou soumises.

Son amant est un personnage public, connu et reconnu de 20 ans son aîné. Sa maladie remet en question leur futur commun, les enfants qu’ils n’auront probablement pas, le bonheur qu’ils ne partageront plus.

J’ai eu peur que ce soit difficile à lire, dans la tristesse et le morbide. Certes, ce n’est pas très réjouissant mais c’est finalement plus dans l’introspection et dans la thérapie que procure l’écriture que ce roman se pose. Il fait état de ses contradictions et de ce qu’elle imagine, croit ou suppose, qui la rassure ou la fragilise.

L’écriture est très personnelle, épurée et avare de ponctuation. Le contenu est davantage destiné à cet homme qu’à un lecteur anonyme et cela sonne un peu comme une lettre exhibitionniste. Je ne sais pas si j’ai aimé ou pas ; plus que du chagrin ou de l’apitoiement – ce qui aurait à coup sûr donné quelque chose de pénible à lire – ce sont de mauvais sentiments qu’elle couche sur le papier, comme pour les évacuer. La haine, la jalousie, la torture (sur elle-même surtout) ou l’égoïsme sont autant de cauchemars qui la hantent dans l’attente du verdict final sur la maladie.