Le cerveau de Kennedy
de Henning Mankell

critiqué par Tanneguy, le 16 octobre 2009
(Paris - 85 ans)


La note:  étoiles
Mankell et l'horreur du sida
Il ne s'agit pas d'un policier au sens strict, mais d'une enquête difficile qui n'aboutira pas de façon ordinaire. Une universitaire suédoise, effectuant des fouilles archéologiques en Grèce, retourne chez elle pour découvrir son fils mort, apparemment par suicide alors que rien, de son point de vue, n'explique ce geste désespéré. Elle mène son enquête qui va la conduire à voyager à travers le monde : Espagne, Australie, et surtout Afrique. Elle s'apercevra petit à petit qu'elle ignorait beaucoup de choses sur son fils...

Le récit est bien mené, très linéaire, et le lecteur suit facilement, et avec intérêt, ce périple infernal. Il permet à l'auteur de nous faire partager ses propres vues sur l'Afrique, qu'il connaît particulièrement bien. Il imagine d'horribles complots et l'on a parfois du mal à le suivre, même si les faits évoqués paraissent plausibles la plupart du temps. On referme le livre avec un sentiment de culpabilité et de malaise ; mais qui sont les méchants, qui sont les bons ? Mankell ( et les Suédois ) tirent leur épingle du jeu un peu facilement, me semble-t-il.

Ne pas aborder ce livre si l'on est dans une humeur dépressive...
Plaidoyer pour l’Afrique 6 étoiles

Contrairement aux autres romans, il n’y a pas d’inspecteur Wallander. Le détective est la mère de Henrik, un jeune Suédois de 25 ans retrouvé mort dans son appartement de Stockholm. La police conclut à un suicide vu qu’il n’y a pas de trace de violence, mais sa mère Louise, une archéologue de 54 ans n’y croit pas.

J’ai noté plusieurs incohérences dans le récit.
1. Elle ne fouille pas l’appartement mais part se promener plusieurs jours à la campagne avec son père.
2. Lorsqu’elle revient, elle s’aperçoit que quelqu’un est entré dans l’appartement, car les draps du lit où était couché son fils, ont disparu. Elle ne le signale pas à la police.
3. Aucun scellé ne sera apposé sur les portes après le décès.
4. Elle essaie de retrouver son ex-mari Aron, le père de son fils, qui vit en Australie en vue de lui annoncer le décès. Comme il passe son temps à fuir, il a sûrement changé de nom. Arrivée là-bas, elle demande à droite et à gauche si quelqu'un connait Aron Cantor, mais ne montre aucune photo de lui.
5. Elle n’épluche pas les comptes de son fils dont elle suspecte l’assassinat, sauf bien plus tard où elle se rendra compte que de grosses sommes d’argent y transitent.
6. Elle rencontre une amoureuse de son fils qui s’appelle Nazrin, qui ignore que Henrik est décédé. Celle-ci possède une lettre que Henrik lui avait remise. Jusqu’à présent, elle ne l’avait encore jamais ouverte.. Quel manque de curiosité ! Quand on reçoit une lettre, en général, on la lit
7. Lorsqu’elle retrouve enfin son ex-mari, elle part avec lui à Barcelone car elle a appris que Henrik, son fils, y louait un appartement. Quelques jours plus tard, son mari disparait mystérieusement à Barcelone, après être allé brûler un cierge dans une église. Il a abandonné argent, valise et passeport à l’hôtel. Aucune enquête policière n’est ouverte.

Son enquête la conduira au Mozambique, là où son fils est également allé, et où une ONG sous la sinistre direction de Christian Holloway, soigne les nombreux malades du sida. Elle y apprendra que les Africains font office de cobayes pour tester un vaccin contre le sida. On leur injecte du sang contaminé, on leur inocule le virus du sida pour voir si le vaccin fonctionne.
Est-ce cela que son fils avait découvert et est-ce pour cette raison qu’on l’a éliminé ? Pourquoi et par qui a été assassiné son mari à Barcelone ? De retour là-bas elle recevra une mystérieuse lettre décrivant l'état dans lequel on l'a retrouvé ..

Darius - Bruxelles - - ans - 25 février 2019


Dommage.. 4 étoiles

J'aime bien Mankell, le personnage , la série des Wallander et , en dehors de cette série, je crois me souvenir avoir bien aimé un roman intitulé Profondeurs.
Mais là.. J'ai lu jusqu'au bout Le cerveau de Kennedy....Dans la postface, Mankell parle de sa colère, qui l'a poussé à écrire ce roman qui parle de l'Afrique et du sida. Le problème est que cette histoire de grand complot , je n'y ai pas cru une minute tant les personnages sont stéréotypés . C'est dommage car c'est une colère légitime. Sur le même thème , et même si c'est très loin d'être mon roman préféré de John Le Carré , La constance du jardinier était quand même d'une autre pointure.

Paofaia - Moorea - - ans - 21 octobre 2013


Éclairant 9 étoiles

Les descriptions de Mankell sur les essais cliniques effectués en Afrique sont tellement crédibles qu'on a parfois des moments d'effroi. Toutefois, ces histoires qui s'entremêlent, cette mère à la recherche de son fils, les voyages et rebondissements font qu'on est pris dans le roman et qu'on ne parvient plus à le lâcher. Encore un excellent Mankell.

MEloVi - - 40 ans - 20 octobre 2013


description très vraisemblable de l'épidémie sida en Afrique 9 étoiles

ce livre m'a beaucoup intéressé car je connais déjà les problèmes de l'infection HIV en Thaïlande et je trouve que Mankell a bien retracé les mouroirs dans lesquels finissent les malades infectés.
De plus il connaît bien le Mozambique et cela donne du poids à son récit;
Enfin le contraste avec la vie de cette femme suédoise , archéologue en Grèce avec un ex mari vivant en Australie est original.
Encore Chapeau l'artiste....

Bao le thaï - - 65 ans - 25 juin 2013


Intéressant ! 8 étoiles

J'aime beaucoup cet auteur il est un de mes favoris. Ayant lu toutes les enquêtes de Kurt Wallander je me suis dit même si Kurt est pas là dans cette histoire je vais le lire. Je me suis plongé dans ce roman la tête la première, j'ai bien aimé il a su nous faire ressentir toutes les émotions que Louise a pu ressentir de la mort de son fils que la police a dit que c'était un suicide. Louise est persuadée que c'est un meurtre et avec l'aide de son ex-mari va faire une enquête pour prouver que son fils a été assassiné. Elle va découvrir qu'elle ne connaissait pas son fils comme elle croyait le connaitre. Un roman qui j'espère aura une suite .
Bonne lecture à tous !

Leliseur - - 68 ans - 27 avril 2011


Je reste sur ma faim 6 étoiles

L'ambiance est plombée par la chaleur de l'Afrique et l'introspection continuelle de l'héroïne. Mais certaines parties de l'intrigue restent en suspens, certains personnages sont esquissés trop rapidement (Lucinda, Nazrin...) et on referme le livre sur une impression d'inachevé un peu frustrante...

YellowSub - - 47 ans - 27 décembre 2010


Une leçon d'humanité 9 étoiles

Je suis un admirateur de cet auteur, dont j'ai suivi l'évolution de son personnage de roman policier. Ce roman était une autre facette de lui que je n'avais pas encore explorée. Je dois dire que je ne suis pas déçu. En effet, Henning Mankell nous offre un roman très abouti, qui dénonce le scandale du sida en Afrique tout en nous offrant un récit d'une mère détruite par la mort de son fils. Mélangeant avec beaucoup de talent l'intrigue, l'émotion et les drames humains, il nous prouve une fois de plus son talent. Ce roman, bien que basé sur une fiction, a un parfum de réalisme et de vérité, mais là encore le charme de Mankell fait son oeuvre et nous permet de faire face.
Bien que ce roman ne soit pas à vocation policier, on y retrouve une enquête que cette mère en deuil mène pour comprendre la mort de son fils. Et comme dans les polars on retrouve les ingrédients de la réussite, des rebondissements et du suspense. A côté de ça l'auteur prend position en dénonçant les conditions abominables des Africains, ce qui nous donne une belle leçon d'humanité et devrait nous ouvrir les yeux.
Un livre à lire pour avoir un regard différent sur cet auteur, et aussi pour avoir une autre vision du drame qui se joue sur un autre continent.

Laurent63 - AMBERT - 50 ans - 16 mars 2010


Des invraisemblances 6 étoiles

Comme toujours, un excellent roman. Un roman noir, je dirais, humainement profond et qui donne à réfléchir. Et si c'était vrai ? Dommage cependant la facilité déconcertante et peu crédible avec laquelle l'héroine retrouve son ex.... Un peu facile le Hasard ?

Kurtbosh - - 75 ans - 5 mars 2010


Une enquête africaine 8 étoiles

Louise Cantor, archéologue, va, à la suite de la découverte de son fils mort (suicidé ? assassiné ?) partir à la recherche de la vie qu'il menait. Différentes rencontres et découvertes vont l'amener en Espagne, en Australie et surtout en Afrique où elle va découvrir de monstrueuses expériences.
Une histoire captivante, crédible qui nous fait croiser de nombreux et très différents personnages sans pour autant nous en dévoiler toutes les facettes.

Marvic - Normandie - 66 ans - 8 novembre 2009