Les Derniers de la rue Ponty
de Disiz la peste

critiqué par Ddh, le 10 octobre 2009
(Mouscron - 82 ans)


La note:  étoiles
Le Sénégal et ses soucis
Non, ce ne sont pas des Mohicans, quoique… Les derniers de la rue Ponty ? de jeunes dakarois, enfants de la rue auxquels Gabriel, un archange, vient en aide. Mais pas rien qu’à eux.
Sérigne M. Gueye en est à son premier roman qui a été sélectionné au Prix Première de La Première RTBF radio. Il est mieux connu dans les milieux de musique rap avec une victoire de la musique en 2006 sous le pseudo Disiz la Peste.
Le Dakar d’aujourd’hui, une ville de contrastes qui vit difficilement le post-colonialisme. L’auteur revisite les différentes couches de la société et le lecteur pénètre de plain pied dans la dure réalité du quotidien des personnages tous très attachants, certains victimes d’une mafia de l’émigration clandestine, d’autres des diversités de mentalités entre sénégalais pure souche et sénégalais de la deuxième génération à la double nationalité. Le tout baigne dans l’irréalité de la personnalité ambiguë de Gabriel, décédé depuis deux ans et qui rôde pour sa rédemption.
Les séquences se suivent parfois sans lien apparent mais tout se recoupe vers une parousie tantôt heureuse tantôt dans les larmes et le sang. Réalisme et surnaturel s’entrechoquent. L’intérêt du lecteur progresse en crescendo. Heureusement, car il faut plutôt s’accrocher au début devant vacuité et banalités
Dépaysement garanti 8 étoiles

Rapeur, Serigne M. Gueye (Disiz) publie chez le même éditeur (Naïve) ses albums de musique et ce premier roman. Gabriel se rend à Dakar après un accident qui a coûté la vie à deux femmes qu'il aimait et vient y chercher une rédemption. Guidé par un marabout, il initie et participe à des rencontres dont les personnages s'entrecroisent au fur et à mesure de ses périgrinations sénégalaises. Son passage déclenchera une série de drames qui se terminera dans une sorte de rédemption.
D'une grande originalité, ce livre permet au lecteur de pénétrer un peu la réalité sénégalaise par la truchement d'une langue simple, peu rehaussée d'idiomes et de tournures locaux. On rentre tout doucement dans ce pays et ce livre est une bonne manière de commencer à le découvrir.

Falgo - Lentilly - 84 ans - 3 janvier 2015