The Observations
de Jane Harris

critiqué par Antinea, le 10 octobre 2009
(anefera@laposte.net - 46 ans)


La note:  étoiles
Mystères au château
Sur les routes d’Écosse, en 1863. Fuyant un lourd passé, Bessy, une jeune immigrée irlandaise, se retrouve par hasard employée comme servante au manoir du domaine de Castle Haivers. Son employeur, Mrs Arabella Reid, une femme de la petite aristocratie du pays, la surcharge de travail. Elle va même lui donner des tâches parfois très stupides, n’hésitant pas à la réveiller en pleine nuit, furieuse, pour lui faire préparer un simple chocolat chaud… qu’elle dira à Bessy de boire ! Elle devra même tenir un journal de bord, sur l’ordre de la maîtresse de maison. Puis ces mesures de sa taille, des traits de son visage… Bessy commence à se sentir épiée par Arabella sans en comprendre la raison. Mrs Reid est-elle folle ? Pourquoi les employées précédentes ne sont-elles pas restées plus de quelques mois à son service ? Et pourquoi ce cahier à demi-brûlé dans l’âtre de la cuisine à son arrivée ?
Malgré tout, Bessy se lie d’affection pour cette femme fantasque, une affection soudain rejetée par cette dernière… l’ombre d’une ancienne servante, Nora, morte mystérieusement, plane sur Castle Haivers et les relations entre Bessy et sa maîtresse…

« The observations » est un livre passionnant écrit sous le point de vue de la jeune Bessy. Un livre plein d’humour et de secrets qu’on découvre grâce au courage de la servante et sous ses yeux d’adolescente malmenée mais revancharde. On ne s’ennuie pas une seconde, des facéties de Mrs Reid au début du roman, à la fin tout en sentiments et en révélations des passés de Castle Haivers et de Bessy, passant par l’obscurité du grenier du château et de mystérieux cahiers jalousement conservés dans le fond d’un tiroir.

« The observations » est traduit en français sous le titre « La servante insoumise » mais la version anglaise gagne à être lue ne serait-ce que pour l’humour, les expressions, les situations cocasses décrites par Bessy avec ses mots d’adolescente déterminée. A lire sans modération, un soir d’hiver au coin du feu, sans s’inquiéter des planchers craquants et autres manifestations fantasmagoriques…