Il ne faudrait pas sous-estimer cette histoire de sous-marin, bourrée de sous-entendus, soucieuse de vérité. Même si il est vrai qu’ici Frédéric Dard semble mettre en sourdine la promiscuité des boites à sardines de l’époque, et amerrir dans un champ de science-fiction ! Car le principal est ailleurs… et notamment dans cet extrait.
Ah ! Lectrices, lecteurs, remerciez le ciel de me lire, à tout Seigneur, tout honneur. Et ensuite, remerciez-moi de vous confier de tels secrets. (Les dons en nature doivent être adressés à mon éditeur qui me les fera parvenir, merci.) Sans moi, mes amies et amis, mes ladies et mes gentlemen, vous croupiriez dans la sotte ignorance où vous laissent les journaux, les radios, les télés et les pouvoirs publics. Dans cette époque où la vérité porte un loup, l’existence d’un San Antonio se hisse à la hauteur d’une institution. Vous vivez au sein d’une toile d’araignée de secrets, on vous tait les grands événements pour vous aveugler avec des babioles. Les guérillas, les alcôves de vedettes, les salons de l’auto, les salauds de l’autan, les gadgets, constituent la poudre-aux-yeux d’or dont on vous aveugle. Mais courageusement, avec un froid déterminisme, une persévérance digne des loges (maçonniques et autres), San Antonio, dans son coin, continue de révéler. Sa force vient de ce qu’on ne peut pas l’acheter (sinon dans les bonnes librairies). Quoi qu’encoure-je, coac en courge, je poursuivrai mon œuvre d’information…
Pierrot - Villeurbanne - 73 ans - 7 janvier 2017 |