Deux ans de vacances
de Jules Verne

critiqué par Hoquei, le 20 septembre 2009
( - 31 ans)


La note:  étoiles
Voyage au centre du Pacifique
En 1880, en Nouvelle-Zélande, une quinzaine d’élèves du pensionnat Chairman partent pour une courte excursion de six semaines, organisée par leur parents, à bord du Sloughi. Les enfants âgés de huit à quatorze ans, de haute société, croyaient qu’ils allaient passer de bonnes vacances à bord d’un yacht. Or, la veille du départ quand tous les enfants étaient à bord du Sloughi avec le mousse, tandis que l’équipage était au port en train de faire la fête, le schooner s’est mystérieusement détaché. Les enfants seuls à bord ne se rendent pas compte que le navire dérive dangereusement en direction d’une tempête. Ne sachant pas maîtriser leur bâtiment et ne sachant pas où ils sont, les garçons s’échouent sur un territoire qu’ils ne peuvent situer ni dans les environs de la Nouvelle-Zélande, ni dans le Pacifique. Dès lors, les naufragés s’organisent pour survivre dans cette île paradisiaque qui leur fournit tout ce dont ils ont besoin. La colonie a de nombreuses activités telles que la chasse, la pêche, la cueillette, l‘élevage, la culture, la construction d’habitat pour leurs besoins primaires, mais aussi ils mettent peu à peu en place d’autres systèmes qui ont pour but de les protéger, de les situer, de les éduquer, de les divertir. Bien sûr entre jeunes adolescents de différentes nationalités, des tensions plus ou moins graves ont lieu, mais ils savent bien qu’ils doivent rester soudés pour survivre, affronter les dangers qui les menacent, et s’échapper de l’île où ils sont retenus prisonnier.
Dans ce roman, on peut facilement observer l’évolution de la mise en place d’une société: des rôles que chacun a selon son caractère (très marqué) et l’amélioration des techniques qui permettent aux enfants de vivre en quasi autarcie. Certes ce roman n’est pas aussi pessimiste que « Sa Majesté des Mouches » où la violence règne, mais je pense qu’il est peut-être un peu trop optimiste. En effet, dans leur malheur, les enfants ont tout le matériel, tous les vivres, et un refuge qui leur permettent de vivre sans avoir à fournir beaucoup d’efforts (ou plutôt des efforts facilement surmontables pour une quinzaine d’enfants) même s‘il est vrai qu'ils sont parfois en grand péril.
Excellent roman de Jules que je ne manquerais pas de relire avec le même enthousiasme. Certes un peu long mais il est tellement captivant qu’on rentre facilement dans cette intrigue passionnante déjà explorée par de multiples écrivains mais toujours (ou souvent) intéressante. Les personnages sont attachants malgré leurs petits défauts et caractères, mais cela donne du charme à cette œuvre du nantais. Une description de la faune et de la flore, des paysages, très complète qui permet de s’immerger.
Un livre à dévorer avec passion.
Sacré Jules: toujours invraisemblable mais toujours captivant ! 8 étoiles

Comme dans l'Ile mystérieuse, 20.000 lieues sous les mers, Voyage au centre de la terre, etc.. les situations impossibles, les coïncidences incroyables devraient nous rebuter, tout au moins nous lasser, ainsi que les leçons de morale. Eh ben non, j'avais déjà lu cet ouvrage il y a longtemps, je l'ai dévoré comme les autres. On vit avec ces quinze enfants, on tremble quand les méchants font leur apparition, et même si on se demande par quel miracle Kate et Evans sont arrivés à l'aide, on tremble, on partage leurs émotions, on déteste Doniphan, on admire Briant ( qui est un clin d'oeil à Aristide ) et les autres, avec une leçon d'anti-racisme au passage.
Sacré Jules ! quel talent !

Krapouto - Angouleme Charente - 78 ans - 14 septembre 2015


Les jolies colonies de vacances 8 étoiles

Deux ans de vacances, quel drôle de titre pour un livre qui raconte un naufrage et une expérience de survie par quinze jeunes garçons de 8 à 14 ans. Et pourtant, comme il est approprié ! A la lecture, on en viendrait presque à les envier, ces jeunes Robinson. Il faut reconnaître qu’ils sont particulièrement vernis dans leur naufrage : leur Sloughi vient s’échouer presque sans dommage sur la grève et ses cales regorgent de tout ce qu’il faut pour tenir le coup sur une île déserte : provisions, munitions, outillage et tonnelets de Brandy. Bien sûr, il y aura quelques tensions entre Briant et Doniphan, mais le sage Gordon saura maintenir la concorde parmi les naufragés (ou les vacanciers ?)

Jules Verne nous raconte les aventures et les explorations de ces garçons avec un allant et un enthousiasme de chef scout ; le travail, l’ingéniosité et l’entraide viennent à bout de toutes les difficultés. J’avais été très impressionné par ce livre lu il y a plus de trente ans, sa relecture ces derniers jours m’a fait retrouver ce plaisir enfantin.

Guigomas - Valenciennes - 54 ans - 30 janvier 2015