Tour de France, tour de souffrance
de Albert Londres

critiqué par Saule, le 20 septembre 2009
(Bruxelles - 58 ans)


La note:  étoiles
La grande époque de la grande boucle
Ce petit livre contient des chroniques de Albert Londres qui couvrait la Tour de France en 1929 pour le "Petit Parisien" (Albert Londres était un grand reporter, qui a donné son nom à un prix célèbre). Il s'agit d'une autre époque: en 1929, les coureurs sont de vrais amateurs. Les étapes sont incroyablement longues et dures: parfois cinq cent kilomètres, les coureurs sont réveillés en pleine nuit pour le départ. Le champion de 1929, Bottechia, est un maçon italien qui espère gagner un peu d'argent pour construire sa maison. Les plaies pour les coureurs, ce sont les voitures, la poussière, et surtout les crevaisons: ils n'arrêtent pas de réparer leur boyau (pas de mécaniciens à l'époque!), quand ce n'est pas la chaine qui casse et qu'ils réparent eux-même aussi, ou alors parfois ils doivent réveiller un marchand en pleine nuit. Il y a des anecdotes étonnantes: ainsi le champion italien avait du enlever son maillot jaune lors du passage des Alpes du côté italien, pour éviter d'être porté en triomphe, ce qui l'aurait disqualifié!

Je ne suis pas sur que ces chroniques méritaient un recueil (le bouquin est très court), mais enfin c'est amusant de voir comment était la grande boucle dans le temps. Et la qualité des chroniques de Albert Londres nous fait regretter l'époque des grands reporters. Une bonne idée de cadeau pour les fans du Tour.