Gary Larson, Tome 1
de Gary Larson

critiqué par Marco, le 22 décembre 2001
(Seraing - 50 ans)


La note:  étoiles
L'appel de la nature
Un célèbre acteur fan de cartoons de Gary Larson a dit un jour que lire ces albums était comme lire un numéro du ÒNational GeographicÓ sous Prozac…
Même si cela semble un peu réducteur, il faut pourtant avouer que voir des vaches conduire des voitures et des requins se faire une soirée diapos de vacances peut donner cette impression ! Gary Larson est un scientifique à la base. Et il a entrepris depuis plus de 15 ans avec sa série “The Far SideÓ de méthodiquement disséquer la société américaine et d'en exhiber les côtés les plus pittoresques (et aussi les plus ridicules). En homme de science, Larson a du voir que la démonstration par l’absurde serait la plus probante, et sous sa plume délirante la satire prend la forme d'animaux qui singent les habitudes des humains ou au contraire d'humains placés dans des situations particulières et qui malgré tout arrivent à se conduire de la façon la plus Òaméricain moyenÓ qui soit.
Ainsi, au hasard de ces pages, on découvre l’existence du malchanceux fils hydrocéphale de Guillaume Tell, on assiste à une soirée porno chez les amibes, à un dîner de famille chez les Aliens et à un accident de voiture impliquant une énorme baleine blanche et un patibulaire capitaine de navire à la jambe de bois (déjà vu ?), on retourne chez nos ancêtres neandertaliens voir comment ceux-ci jouaient à pierre-papier-ciseaux (avant le papier et les ciseaux), on jette un oeil à quelques scènes cocasses ayant pour cadre les galères ou la construction des pyramides d’Egypte, etc. Ce livre est un bonheur absolu pour les amateurs d’humour absurde. Même la traduction est à la hauteur, car la plupart des jeux de mots et expressions qui servent de base aux histoires de Gary Larson sont facilement traduites ou transposées en français, comme par exemple pour ce chien qui montre à un ami ses trophées de chasse, et parmi ceux-ci Òla main qui m'a nourriî. Mais malgré tout, certaines situations (très peu, heureusement) restent incompréhensibles car elles font appel à des notions basiques pour les lecteurs américains mais peu ou pas connues des européens (un exemple ? Humpty-Dumpty).
Ma conclusion ? Je vous recommande ce véritable classique, mais pour les amateurs anglophiles, procurez-vous l'album original "Hounds of the Far Side" qui mérite 5 étoiles !