L'Interprétation des singes
de Michel Braudeau

critiqué par CC.RIDER, le 17 septembre 2009
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Un long fourre-tout lourd et pompeux
Le professeur Sarastre, disciple d’un certain Voronoff, chirurgien sémito-russe qui se rendit célèbre en greffant des fragments de testicules de singes sur de vieux messieurs riches et désireux de retrouver la vigueur de leur jeunesse, est un grand ponte de la chirurgie esthétique, très recherché par les peoples qui se pressent dans sa clinique de Meudon. Aliocha, journaliste désabusé d’un quotidien vespéral de référence, mène l’enquête car d’étranges disparitions se sont produites aux alentours de la clinique. Il rencontre un certain Damien, bel éphèbe fort porté sur les garçons et une jeune Hermione, son amie d’enfance de mœurs assez légères. Les deux jeunes gens seraient les enfants de Sarastre. Un jour, un certain Bayard, richissime parrain vaguement mafieux et grand maître de sectes de grande influence, vient demander à Sarastre de lui greffer un nouveau visage car il a été monstrueusement défiguré dans des circonstances troubles…
Après un départ sur les chapeaux de roues (chasse à courre humaine, opérations à la Frankenstein et arrivée d’un policier fouineur), le lecteur aurait pu s’attendre à lire un thriller au suspense haletant. Il n’en est rien. Très vite, tout retombe comme un soufflé raté et au lieu d’un feu d’artifice, il faudra se contenter d’un pétard mouillé ! Si l’on excepte de longues descriptions de coucheries pour la plupart homosexuelles, il ne se passe pratiquement rien dans ce bouquin. L’enquête n’avance jamais. Le mystère de ce docteur Mabuse ne sera pas dévoilé. Bien au contraire. Tout se termine en Thaïlande dans une sorte de voyage sans grand intérêt au pays du tourisme sexuel. On a même souvent l’impression de lire des pages copiées du guide du routard ou autre Baedeker. Ni thriller, ni roman d’aventure, ni même étude sociale (la vision sociétale de l’auteur, par ailleurs journaliste au « Monde » n’est qu’une accumulation d’idées reçues et de caricatures excessives donc insignifiantes de la belle société de l’ouest parisien), ce livre n’est qu’un long fourre-tout (681 pages), indigeste et prétentieux, au style lourd et pompeux, rempli de délayages et digressions, que je déconseille très fortement.