Un si bel amour et autres nouvelles
de Ludmila Oulitskaïa

critiqué par SpaceCadet, le 15 septembre 2009
(Ici ou Là - - ans)


La note:  étoiles
Des nouvelles qui n'en sont pas
Ce recueil comporte sept textes courts qui, dans la forme, tiennent plus du portrait, ou d’un genre descriptif, que de la nouvelle.

Ces textes illustrent des fragments de vies moscovites sous une plume plutôt rompue dans l’art de la description.

Sous une écriture plutôt dense rien ne semble superflu et l’attention du lecteur est assez bien maintenue.

Les lieux, les personnages et les ambiances sont tangibles et ne laissent pas douter de leur authenticité. L’auteur exhibe un bon sens du détail et une approche aiguisée des personnalités qui fait toute la différence.

C’est, au niveau de la forme qu’il y a une faiblesse, car, sauf pour se distraire, il est difficile de trouver un intérêt à lire des textes d’une nature quasiment strictement descriptive, à moins que l’on soit moscovite peut-être.

L’absence de thématique ou d’argument ajoutée à une intrigue mince et/ou de peu d’intérêt, justifient mal la lecture.

En d’autres mots, ces portraits quoique bien constitués, ne sont toujours que des portraits, les textes ne vont nulle part et n’enseignent à proprement parler, rien ou très peu au lecteur.

Rédigé par SpaceCadet
Scènes de la vie quotidienne à Moscou 8 étoiles

Que SpaceCadet me pardonne, mais je la trouve bien sévère à l’égard des nouvelles de Ludmila Oulitskaïa quand elle écrit « ces portraits quoique bien constitués, ne sont toujours que des portraits, les textes ne vont nulle part et n’enseignent à proprement parler, rien ou très peu au lecteur. »

Certes, si l’on aime les nouvelles bâties sur le schéma narratif d’un roman avec des péripéties suivies d’un dénouement clair, on peut effectivement être déçu à propos de certaines d’entre elles. Plusieurs ne présentent pas de chute , le récit s’arrête, semble rester en suspens et peut alors ne pas satisfaire la curiosité du lecteur ; mais si, comme moi, on apprécie les nouvelles qui présentent une tranche de vie révélatrice d’un univers ou d’une personnalité , on est servi en lisant ce recueil…

Observatrice de la comédie humaine qui se joue à l’intérieur des familles , des relations qui s’établissent entre les différentes générations, Ludmila Oulitskaïa permet au lecteur de s’imprégner de leur quotidien . J’ai, pour ma part, trouvé beaucoup d’intérêt à la lecture de ces nouvelles,( et pourtant mon voyage à Moscou date d’environ 20 ans…..),rédigées dans une écriture de charme qui montre l’art de traiter de choses graves avec une certaine légéreté .

J’ai particulièrement goûté trois nouvelles : LA BETE, dans la tradition de Gogol, LA DAME DE PIQUE, pour sa galerie de personnages tranchés et LA SOUPE D’ORGE PELE qui relatant des souvenirs lointains de la narratrice , sait restituer la fraîcheur et la naïveté de l’enfance .

Alma - - - ans - 10 août 2010