Fendragon
de Barbara Hambly

critiqué par Miss teigne, le 8 septembre 2009
( - 43 ans)


La note:  étoiles
Sombre dragon et puissantes sorcières
John Fendragon que les ballades décrivent comme le pourfendeur héroïque de ces créatures ailées qui détruisent tout sur leur passage est sollicité par son Roi pour aller débarrasser le Sud de la calamité brûlante qui s'y est abattue. Mais les ballades exagèrent… Jusqu'à quel point? Jenny Waynest, sa compagne et mère de ses deux fils, l'accompagne afin de l'assister dans cette difficile mission. Bien qu'elle soit sorcière, et que son pouvoir soit utile, il est néanmoins loin d'atteindre la puissance de la redoutable Zyerne, maîtresse du Roi. Celle-ci contrôle manifestement la Cour entière, jusqu'au souverain, par on ne sait quels charmes enchanteurs. Et le dragon sévit toujours… Le Fondd'Ylferdun, résidence des gnomes, n'est plus que cendres et refuge de la créature et de son or. Et si la calamité annoncée arborait un visage d'ange et non les ailes et la couleur de l'enfer?

Si le genre fantasy d'aujourd'hui est davantage centré sur la magie, les artefacts, les créatures monstrueuses et terrifiantes, les batailles oniriques et violentes, il fut un temps où les dragons y trouvaient leur place et où la magie des mots remplaçait celle des mages démoniaques. Morkeleb le Noir se trouve être une représentation parfaite du dragon superbe, avide d'or (comme il est décrit à l'origine) et à l'intelligence supérieure communiquant par la pensée (ou en soufflant le chaud, communication comme une autre). C'est aussi une histoire rédigée de façon très poétique parfois que Barbara Hambly a écrit en 1985. Il n'aura connu sa première traduction française qu'en 1991 grâce aux bons soins des éditions Presses de la cité. Les éditions le Seuil renouvellent l'expérience en 2006 et c'est tant mieux.

On sort un peu des sentiers battus avec un héros qui avoue humblement ses défaillances et une sorcière partagée entre son amour pour un humain dépourvu de don et son désir d'augmenter sa magie. Morkeleb le Noir est terrifiant à souhait et aussi dévoré par le feu de la cupidité. On ne peut certes pas parler de triangle amoureux mais une étrange relation se noue entre nos trois protagonistes.

Point de vue du texte, on erre parfois dans les belles phrases poétiques pour revenir en deux temps trois mouvements dans des réflexions plus terre-à-terre. Gymnastique peut-être un peu déstabilisante. Malgré ses nombreux rebondissements, il n'est pas non plus exempt de quelques longueurs, vite balayées néanmoins.

Fendragon m'a offert un réel plaisir de lecture à un moment où je trouvais que le genre fantasy s'essoufflait et ceci grâce à l'exploitation d'un héros auquel Barbara Hambly rend ses lettres de noblesse, aux nombreux rebondissements non dépourvus d'humour, grâce aussi à une bonne qualité narrative et une bonne traduction. Ces deux dernières faisant de plus en plus souvent défaut dans le genre.
Novateur ! 10 étoiles

Un livre pas comme les autres : il devrait s'appeler Fendragone puisque l'histoire tourne essentiellement autour de la rencontre entre Jenny, la presque sorcière et l'orgueilleux Morkeleb, le Dragon !
Et le racisme ordinaire sévit : les nains en sont les victimes ! Quel terrible parallèle avec notre réel ..........
Ce monde est constitué d'une royauté loin de tout (sans commentaires.........) et du réel et d'une lutte pour que s'en sorte le peuple (re sans commentaires .....)
Des anti héros, terriblement attachants, une femme qui devra choisir entre la vie humaine et la possibilité de devenir "Dragonne" !
Bref, un monde onirique et réel !
Une très belle écriture, un livre qui rentre lentement, très lentement, dans son histoire, pour exploser magnifiquement !
Du combat, de la traitrise, des amitié, des leurres mais surtout de l'interrogation sur l'humain, l'humiliation,la cruauté ordinaire, le rêve et le réel !
Un livre méconnu, hélas !
A vous de corriger cette erreur !

DE GOUGE - Nantes - 68 ans - 19 novembre 2011