Tau Zero
de Poul Anderson

critiqué par CC.RIDER, le 7 septembre 2009
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Etrange et passionnant huis-clos
Nous sommes au 23ème siècle.
50 hommes et femmes quittent la Terre à bord du Leonora Christine, (un vaisseau spatial révolutionnaire qui fonctionne avec l’énergie récupèrée dans l’espace) pour atteindre une planète située à 30 années-lumière. L’appareil se déplacera environ à la vitesse de la lumière. A bord, le temps subjectif sera ralenti. Pour l’équipage, ce voyage d’une durée réelle de trente ans ne prendra qu’une décade.
Mais le système de décélération du vaisseau est gravement endommagé lors d’une collision avec un nuage de poussières interstellaires. L’accélération se poursuit donc inexorablement jusqu’à atteindre la vitesse de la lumière – Tau Zéro. Et voilà le vaisseau qui fonce à travers les galaxies. A bord, ce ne sont plus les décades, mais les éons qui filent en un clin d’œil. Une fois parti aussi loin dans le temps et dans l’espace, est-il encore possible de revenir ?
Un pur roman de science-fiction, « l’ultime » aux dires de James Blish, « son meilleur » à ceux de l’auteur lui-même. Toute la problématique, pour ne pas dire l’essence même de la conquête et de la colonisation de l’espace, est posée de façon toute scientifique. Comment gérer des distances aussi phénoménales ? Comment s’y retrouver dans le rapport espace-temps et même dans le temps des milliards d’années du cosmos alors que seulement quelques semaines ou quelques mois défilent à l’intérieur de la carlingue ? Les personnages sont attachants particulièrement ceux de Carl Reymont, l’Inspecteur courageux, d’Ingrid Lindgren, le Premier Officier et d’Ai-Ling, la scientifique amie de Carl qui a une telle grandeur d’âme qu’elle en arrive à s’effacer devant Ingrid qui fut le précédent amour de Carl. En plus des réalités scientifiques, Anderson a su s’attacher à développer toute une palette de sentiments humains dans cet étrange et passionnant huis-clos.
Il est un peu dommage qu’actuellement ce livre ne soit disponible qu’en anglais. Il se pourrait que cela change, si un éditeur courageux voulait bien s’intéresser à la traduction que j’ai moi-même réalisée…
Beta Virginis 4 étoiles

"Un vaisseau spatial, le Leonora Christina, est lancé en direction de l'étoile Beta Virginis qui, pense-t-on, pourrait avoir en orbite des planètes telluriques aptes à être colonisées par des humains. Cinquante personnes sont donc sélectionnées (vingt-cinq hommes et vingt-cinq femmes) pour composer l'équipage."
Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Tau_Z%C3%A9ro - Résumé

Ravenbac - Reims - 59 ans - 4 janvier 2020


Hard-science accessible 8 étoiles

Pas simple que ce voyage intergalactique, autant dans le fond que dans la forme. Mais ce Tau zéro est vraiment intéressant. Là ou William Gibson et ses extrapolations Neuromanciennes avaient échoué à me captiver tant le récit est incompréhensible, Poul Anderson rend accessibles des connaissances scientifiques pointues. Effectivement, la rigueur astrophysique d'Anderson n'a rien à envier à l'exigeante ultra technologie informatique de Gibson. Néanmoins, le théâtre des opérations n'étant pas le même, la comparaison s'arrête au genre, c'est à dire au Hard-science.

La difficulté, dans "Tau zéro", est l'échelle de temps : " Le vaisseau spatial Leonora Christina mit un peu plus d'an an à faire la moitié du tour de la Voie lactée... aux yeux du cosmos, ce périple dura plus de cent millénaires". Le lecteur aura du mal à se situer dans cet univers spatio-temporel, le vaisseau évoluant finalement à la vitesse quasi égale à celle de la lumière. Pour une même distance, il s'écoulera ainsi 14 mois pour un passager du Leonora, lorsqu'il en faudra 194 pour un habitant de la terre. Phénoménal. On comprend ici l'incidence de cette épopée spatiale sur l'avenir des protagonistes réalisant que leur progression aux confins de l'univers scelle définitivement leur espoir de revenir un jour sur terre.

Merci à Roland Lehoucq, auteur d'une indispensable postface permettant de mieux comprendre toutes ces subtilités astrophysiques.

Lolo6666 - - 51 ans - 19 septembre 2016


Quel déception! 4 étoiles

J'avais entendu beaucoup de chose sur ce livre , comme quoi il serait un des must de la SF , une référence etc..

Etant moi même un bon lecteur de ce style j'ai acheté ce livre .
La déception est immense, l'écriture est pauvre, très pauvre, les personnages sont ringardisés au possible , peu attachants et leur description est faite au forceps. L'idée est excellente mais l'auteur manque cruellement de talent .
Pour qui a déjà lu du Simmons , Herbert ,etc.... la déception risque d'être rude tant le niveau de l'écrivain est faible.

Aguel - - 50 ans - 30 août 2015


Vertigineux 9 étoiles

Un roman court et relativement épuré pour un voyage à travers l'espace (et le temps) qui décoiffe à condition de ne pas être allergique aux explications scientifiques, tout de même assez bien vulgarisées, concernant le fonctionnement du vaisseau et les phénomènes relativistes.

Moi qui suis friand de 'sense of wonder', j'en ai pris plein l'estomac. Les sensations de vertige qu'on peut ressentir à la lecture de cette petite bombe de SF vont crescendo et nous font nous sentir à la fois minuscules et éphémères. Il m'est même arrivé de faire des pauses durant la lecture pour reprendre mon souffle et me représenter les échelles mises en cause.

Le développement des personnages et de leurs relations n'est pas toujours convaincant mais il occupe, je trouve, une place de second rang derrière le voyage à proprement parler.

La récente traduction française est accompagnée d'une postface quasi indispensable qui décortique les aspects scientifiques du roman.

Tentacule - - 39 ans - 7 septembre 2012