Les Filles de Roz-Kelenn
de Hervé Jaouen

critiqué par Bernard2, le 3 septembre 2009
(DAX - 75 ans)


La note:  étoiles
Humeurs bretonnes
L’histoire, sur quatre générations, d’une famille bretonne. A une profonde misère (la mère ne pouvant plus nourrir ses filles, les envoie mendier dans les fermes), va succéder une aisance financière, obtenue grâce au travail et à des choix d’investissement judicieux.
Cette richesse ne suffit pas à faire le bonheur de la famille, essentiellement en raison de Fanch, mauvais frère, mauvais époux, père odieux, mauvais voisin. C’est d’ailleurs lui le personnage principal de ce roman, malgré le titre. La fin ne sera pas particulièrement glorieuse, on s’en doute.
Le livre est agréable, bien écrit. La campagne bretonne, les expressions locales apportent une couleur particulière.
Le point négatif : le caractère de Fanch est beaucoup trop tranché, excessif. Il aurait mérité d’être un peu plus nuancé, ce qui aurait rendu l’histoire plus crédible.
La Bretagne peur être violente 9 étoiles

quand la survie est à ce prix !
Je serai plus nuancée que Bernard 2 : le livre tourne-t-il autour de Fanch, personnage brutal, peu subtil, formidablement lié à la terre à ses aléas et au travail acharné qu'elle demande , ou du personnage omniprésent et ouvert qu'est la mère de Fanch ?

Elle a tout construit, donné et reste gardienne des valeurs : d'autant plus qu'après la violence d'une enfance terrible, elle a "reconstruit" une ouverture, hors de la terre mais pour récupérer la terre donc ouverte à une autre réalité de vie !

Les membres de cette famille souffrent, s'aiment et ne savent se le dire. L'histoire universelle de la tendresse qu'on cache sous une chape d'indifférence et de rejet ! Et, hélas, de l' incommunicabilité. ..Comment un paysan peu-'il accepter son beau-frère fonctionnaire ? Les mots et les émotions peuvent faire si mal.......
Les non- concessions, les incompréhensions, la jalousie triviale, le modernisme difficile à appréhender, et la tendresse qu'on ne sait exprimer : c'est l'histoire triste et belle de cette famille !
De la douleur, du vrai : moi, ça me paraît la très belle construction de cette oeuvre

DE GOUGE - Nantes - 68 ans - 19 juillet 2012