L.A. Story
de James Frey

critiqué par Falgo, le 31 août 2009
(Lentilly - 84 ans)


La note:  étoiles
Un livre troublant dont le héros est une ville: Los Angeles
Les lecteurs de "Mille morceaux" ont parlé de James Frey et de son parcours personnel. Voici, sauf erreur, son premier livre de fiction.
Hors normes.
Une écriture hachée, nerveuse, bousculant la syntaxe et la ponctuation, la linéarité habituelle du récit et des dialogues. Le résultat, une fois passée une possible tentation de recul, est à la fois très efficace et très prenant, donnant une tournure haletante à tout le récit. Dès sa prise en mains, on ne lâche pas le livre facilement.
Los Angeles est racontée de plusieurs manières.
Des faits, des dates, des évènements, des décisions politiques, des transactions immobilières, des créations de quartiers ponctuent le discours, retraçant l'histoire de la ville et sa construction plus ou moins chaotique. L'auteur insiste sur l'historique du peuplement et décrit les différentes vagues d'immigration qui donnent à la ville une part de son caractère.
Pour décrire la ville l'auteur nous fait suivre le destin de plusieurs personnes, toutes attirées à L.A. soit par le mirage de l'ouest, soit par l'attraction du cinéma, soit par la poursuite de la notoriété, soit par d'autres illusions. Des dizaines de cas individuels sont brièvement racontés pour illustrer l'attirance de l'industrie du spectacle et les désespoirs qui suivent un échec, constituant toute une faune hésitant entre la résignation et la démence.
Ce qui frappe, ce sont la démesure, la folie et la violence de la ville.
Les individus sont broyés par une machine infernale qui fonctionne en permanence, alimentée par les déchéances individuelles, les meurtres, les guerres des gangs, la violence ou la désertion policière, la drogue, la prostitution et les maux qui en découlent.
Et pourtant on sent un amour immodéré de l'auteur pour cette ville endiablée dont il rapporte les richesses immenses et le perpétuel bouillonnement créatif.
Un très grand livre. Dérangeant. Perturbant. Enfiévrant.
Esperanza, Joe et tous les autres 10 étoiles

Ce roman est un réel plaisir. Les histoires sont dures mais les personnages ne cessent de se battre pour s'en sortir dans cette cité fascinante mais impitoyable. Les différentes histoires sont toutes très intéressantes, parfois courtes et certains personnages peuvent n’apparaître que pour quelques pages. Cependant, quatre histoires principales se détachent et l'on retrouve à chaque fois chacun des protagonistes avec un grand plaisir. James Frey accompagne son récit de notes qui nous font vivre l'histoire de Los Angeles, de sa création jusqu'à nos jours. De plus certaines anecdotes sont parfois très drôles (saviez-vous que l'on pouvait épouser une pierre à L.A. ?? ). James Frey est un écrivain très talentueux et son roman parfois très noir n'en est pas moins très optimiste.

Suburbs - Arras - 34 ans - 26 juin 2012


L.A. sans concessions 10 étoiles

Ce livre m'a enthousiasmé comme peu ont pu le faire auparavant. Si James Frey donne un portrait très noir de la mégalopole, son roman n'en reste pas moins léger, surprenant et attachant. Attachant justement, c'est la caractéristique de l'ensemble des personnages principaux (même Amberton ne m'a pas dégoûté). Les histoires de chacun se succèdent au fil des chapitres, et à chaque que fois que l'on en finit une, la déception de laisser là un personnage est compensée par la satisfaction d'en retrouver un autre tout aussi fameux. Une mention spéciale au vieux Joe et à sa bande d'amis qui m'ont bien fait rire.
Un livre essentiel sur Los Angeles, dont ce portrait sans compromis ne manque pas de tendresse.

Arninou - - 40 ans - 12 janvier 2010