La Caravelle Liberté
de Marie-Reine de Jaham

critiqué par CC.RIDER, le 18 août 2009
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Une période peu connue de l'histoire de La Martinique
En 1793, le vent de la Révolution souffle sur les Antilles. A la Martinique, Ruth de Fronsac, 38 ans, veuve sans enfant, béké de petite extraction, sans illusion et sans grande beauté, n’a plus pour seule raison de vivre que la plantation de canne à sucre dont elle devrait hériter à la mort de son grand père. Mais deux rencontres vont bouleverser ce destin si bien tracé : Raphaël, jeune et bel esclave noir dont elle tombe éperdument amoureuse et Lou, lointaine cousine d’Amérique qui débarque avec son jeune fils et qui est loin d’être une naïve oie blanche. Pour ne rien arranger, à Saint Domingue, île toute proche, la révolte des esclaves, mené par Toussaint Louverture gronde. Les propriétaires blancs sont passés au fil de l’épée ou de la machette et leurs terres sont redistribuées. La Martinique connaîtra-t-elle le même sort ?
Un roman historique très intéressant sur une période de l’histoire de La Martinique peu connue. L’auteur s’est appuyée sur une documentation sérieuse qui montre le rôle joué par les Békés dans cette affaire et leurs manœuvres désespérées pour se sortir d’une situation difficile voire catastrophique. On sent que Mme de Jaham, même si elle fait partie de leur milieu, ne les aime pas vraiment. Les personnages (surtout les Noirs) sont attachants et la description de la vie de cette petite société aristocratique et cloisonnée, pour ne pas dire stratifiée par castes, est passionnante. On ne peut pas en dire autant des penchants, tendances et réflexions plutôt anachroniques de Ruth qui raisonne en femme du XXIème siècle, ce qui est assez gênant pour la vérité historique, mais tellement tendance vis-à-vis du politiquement correct.