Les auteurs se sont très librement inspirés de la vie du musicien de jazz Barney Wilen pour produire une œuvre âpre et contemplative, agrémentée des somptueux dessins de Loustal (dont l’atmosphère rappelle souvent les peintures de Hopper) et des textes soignés de Paringaux.
N’étant pas particulièrement fan de jazz, j’ai apprécié l’histoire tragique de ce musicien écorché vif, dont les penchants incontrôlables pour les femmes, l’alcool et la drogue finirent par se retourner contre lui. Une œuvre aux accents très cinématographiques (comme tout ce que fait Loustal) même si l’émotion me semble atténuée en raison peut-être d’un dessin qui a les défauts de ses qualités, l’esthétisme très poussé occultant l’empathie qu’on pourrait ressentir vis-à-vis des personnages. De la même façon, si Loustal manie les couleurs avec brio, les visages évoquent davantage des statues aux traits plutôt inexpressifs. Quant à la narration, qui met texte et illustrations sur un pied d’égalité, sans aucune bulle, elle pourra en dérouter plus d’un. Cela pourra marcher à la seule condition de se laisser aller…
En bref, agréable à lire mais pas indispensable.
Blue Boy - Saint-Denis - - ans - 3 janvier 2011 |