Anthologie de la poésie engagée
de Christine Chollet, Bruno Doucey

critiqué par Lolita, le 29 décembre 2001
(Bormes les mimosas - 38 ans)


La note: étoiles
Plusieurs thèmes pour ces poèmes
Ceux qui aiment les poèmes apprécieront. Ce recueil compte plusieurs poésies d'auteurs différents mais qui font toutes partie de la poésie engagée. Toutes les poésies sont regroupées en différents thèmes :
* Combats de la seconde moitié du XIX ° siècle :
Avec Victor Hugo, Jean Richepin...
* Autour de la grande guerre :
Avec Blaise Cendrars, Max Jacob, Paul Vaillant-Couturier, Marcel Rivier
* Conflits de l'entre-deux-guerres :
Avec Vladimir Maïakosvski, René Char, Antonio Machado...
* La Résistance et ses poètes :
Avec René-Guy Cadou, Jean Cassou, Jean Cayrol, René Char, Marianne Cohn, Guillevic...
* Combats contemporains :
Avec Louis Calaferte, Guillevic, Jacques Prévert, Claude Roy, Aimé Césaire, Julos Beaucarne, Tristan Cabral, Andrée Chédid, Ludovic Jnavier, Félix Leclerc...
A partir de 14 ans.
Extrait :
"Chacun montre son sang
La peur et le courage de vivre et de mourir La mort est si difficile et si facile Hommes pour qui ce trésor fut chanté Hommes pour qui ce trésor fut gâché Hommes réels pour qui le désespoir Alimente le feu dévorant de l'espoir Ouvrons ensemble le dernier bourgeon de l'avenir Parias la mort la terre et la hideur De nos ennemis ont la couleur Monotone de notre nuit
Nous en aurons raison.
Poésie et vérité 1942 Au rendez-vous allemand
Antonio Machado (1875-1939) Poète et dramaturge espagnol, né à Séville en Andalousie. Défenseur de la République espagnole, cet ami de Federico Garcia Lorca s'exila en 1939 en France, où il mourut.
Mort de Federico
On le vit cheminer entre les fusils par une rue interminable, sortir aux champs froids, avec encore les étoiles du premier matin.
Ils tuèrent Federico quand la lumière apparaissait.
Le peloton de ses bourreaux n'osa le regarder en face.
Tous fermèrent les yeux et prièrent : que Dieu le sauve!
Mort, il est tombé, Federico, avec du sang au front et du plomb aux entrailles. Car le crime eut lieu à Grenade - savez-vous- pauvre Grenade.
Dans sa Grenade.
On le vit cheminer seul avec Elle, sans peur de la faux.
Déjà le soleil sur les tours, les marteaux sur l'enclume, l'enclume des forges.
Federico parlait, il courtisait la mort.
Et Elle l'écoutait : "Hier, dans mes vers, ô ma compagne, résonnait le coup de tes paumes désséchées. Tu as donné la glace à mon chant, et le fil à ma tragédie, de ta lame d'argent. Je chanterai la chait que tu n'as pas.... "