Radieux
de Greg Egan

critiqué par Hexagone, le 28 juillet 2009
( - 53 ans)


La note:  étoiles
Amphigourique
Cette critique n'engage que moi et ne doit en aucun cas décourager les uns et les autres. Greg Egan est présenté comme le pape de la SF actuelle. Le cercle de la SF en a fait l'un des auteurs les plus novateurs de notre époque. Curieux, intéressé, je me suis plongé dans ce recueil de nouvelles d'une quarantaine de pages chacune. Je n'ai pu aller au delà de la moitié de la deuxième nouvelle. L'auteur a plein de bonnes idées, son style nécessite un bagage scientifique de base. Il aborde les thèmes de notre époque, les nanotechnologies, les manipulations génétiques. La deuxième nouvelle se veut d'un humanisme scientifique déroutant. En effet vaincre le racisme par la génétique paraît très séduisant. Malheureusement je ne peux en dire plus ne l'ayant pas terminée. Sans doute ma culture SF n'est elle pas assez étoffée, le style est très particulier et se rapproche d'une certaine manière de Dick dans ses délires. Il s'agit sûrement d'un auteur très brillant que je ne n'ai su apprécier. Pour ma part ce n'est pas ma tasse de thé, un peu trop amère.
L'étoile accordée n'engage que moi et ne reflète sans doute pas la réalité, faites vous votre avis.
Libre-arbitre et BioTech 7 étoiles

Encore un passionnant recueil de Greg Egan, cette fois-ci essentiellement sous le signe des biotechnologies (Paille au vent, Monsieur Volition, Cocon, Vif Argent, Des raisons d’être heureux). Les amateurs de physique devront se contenter de L’Eve mitochondriale et de La Plongée de Planck (très dur à suivre si on n’a pas de solides bases de relativité générale). Pour ceux qui aiment les maths ils se contenteront du génial Radieux.

Sur le fond, plusieurs nouvelles sont centrées sur la quête de l’identité et le contrôle de la volonté (Paille au vent, Monsieur Volition, Des raisons d’être heureux) qui sont avec la dématérialisation de la conscience (le cerveau est remplacé par un programme, un micro-processeur) un des thèmes favoris de G. Egan (voir ma critique de son recueil Axiomatic). Dans cette vision mécaniste de l’esprit y a-t-il une place pour le libre-arbitre ? Qui suis-je si je suis libre de me modifier ?

Comme toujours : je déconseille aux non-scientifiques (sans doute était-ce le cas de Hexagone qui a commis une critique tout en reconnaissant ne pas avoir lu l'ouvrage), mais ceux qui ont une bonne culture générale et un brin de curiosité philosophique se feront plaisir !

Romur - Viroflay - 51 ans - 12 octobre 2010


Contre critique 8 étoiles

Pape de la SF, Egan ? Pas pour la lectrice de longue date que je suis. Auteur se rapprochant du courant Hard SF, certainement, un courant pas toujours facile, comme le démontre la nouvelle qui débute le recueil, L'assassin infini.
Passé cette nouvelle des plus rebutantes à moins d'être schizophrène, s'enchaînent des nouvelles beaucoup plus abordables.

Nouvelles inégales selon moi. "Le coffre-fort" est un petit bijou, véritablement le temps fort de ce recueil. Ce qui fait que lisant dans l'ordre du livre, les nouvelles suivantes m'ont parues moins bonnes.
"Lumière des évènements" évoque le déterminisme, mais a pour pivot central la manipulation de l'information, au niveau micro et macroscopique.
L'attitude des parents, non-parents, dans "Eugène" est amusante en contre-point de celle du médecin-collecteur de fonds. Une réelle fraîcheur dans leurs personnages. Tout comme dans celui de l'héroïne d'"Un amour approprié".
"Les Douves" sont comme un frisson. Le déchirement d'un voile qui dissimule, un voile qui se referme bien vite. Moins anecdotique que d'autres nouvelles telles que "La marche" ou "Plus près de toi".

Bémols : une certaine froideur de l'écriture qui de nouvelle en nouvelle se retrouve toujours la même et qui finit par user, même un lecteur enthousiasmé par la prospective mise en mots avec intelligence par Egan, et cette galerie de personnages somme toute très sympathiques, auxquels l'identification ne pose aucune problème et ne suscite aucune question. Même le virologue qui dans son fanatisme aveugle ne fait pas preuve d'hybris. Aucune catharsis possible. D'où une atonalité dommageable à l'intelligence des propos.

Difficile pour moi de revenir sur une lecture de plus de deux ans, mais impossible de laisser en l'état la critique d'Hexagone, malgré sa précaution du "L'étoile accordée n'engage que moi et ne reflète sans doute pas la réalité, faites vous votre avis."

Critiquer un recueil de dix-huit nouvelles en en ayant lu une et demie, dont la plus ardue, me paraît, heu, abusif ?

Vda - - 49 ans - 30 juillet 2009