Un soupçon de néant
de Philippe Curval

critiqué par CC.RIDER, le 23 juillet 2009
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Laissez rationalisme et cartésianisme au vestiaire...
Carlos Rodriguez, jeune enquêteur talentueux du gouvernement galactique, reprend du service et se voit proposer une nouvelle drogue, le lidi, qui est capable de menacer gravement les fondements du Système Social Solaire car il permet de matérialiser à volonté n’importe quel rêve. Carlos va en faire l’amère expérience avec son amie, May, d’abord dématérialisée puis recréée sous la forme de la fille du Président. Lui-même se retrouve destitué et le Président passé en haute cour car il ne croit plus au monde qu’il gouverne. Il annonce même qu’il aurait été créé deux mois plus tôt. C’est à rien n’y comprendre. Même l’antique Mémoire Electronique Centrale qui a accumulé tout le savoir du monde ne s’y retrouve plus. Et pourtant, il faudrait bien démêler le réel du virtuel dans cet univers imprégné de science-fiction des années cinquante.
Une œuvre étonnante à la fois philosophique et poétique dans laquelle l’auteur nous fait passer d’un monde à l’autre en jouant avec talent sur les univers parallèles, le tout dans un onirisme totalement délirant. Le lecteur a droit à un ver des sables aussi bavard qu’ironique, à des aveugles ectoplasmiques assassins et même à toutes sortes de doubles qui viennent compliquer une intrigue tarabiscotée. L’écriture est facile et le texte très agréable à lire. Au passage, on remarquera chez Curval un petit côté surréaliste à la Vian qui est fort agréable. Bien entendu, il faut laisser rationalisme et cartésianisme au vestiaire pour vraiment apprécier ce bouquin !