La dame noire
de Stephen L. Carter

critiqué par Fanyoun06, le 21 juillet 2009
( - 55 ans)


La note:  étoiles
Idéal pour les vacances
Les premières pages du roman ont été lues assez rapidement mais après avoir interrompu ma lecture pour diverses raisons, j'avoue avoir eu du mal à reprendre le fil. La multitude de personnages secondaires, des détails à la pelle ont eu raison de mon manque de concentration. J'ai donc relu en diagonale les chapitres déjà lus et là, la magie a opéré : impossible de lâcher ce roman.

Le romancier, après avoir dressé un portrait quelque peu "froid" de Carlyle (trop parfait, hautain) recentre son histoire sur Julia. Julia qui va se mettre en quête de résoudre le meurtre de son ancien amant lié indiscutablement à celui de Gina, jeune fille blanche, assassinée quelques trente plus tôt.

Un polar certes, mais ce roman n'est pas que cela. L'auteur aborde des thèmes très sérieux sociologiquement , des préjugés dont l'Amérique n'a pas réussi à se défaire : celui de "la pâle nation" et de "l'obscure nation", je crois qu'il est inutile de préciser qui est qui. Ce problème existe toujours mais l'élection récente d'Obama montre cependant une certaine évolution. Carter définit et décrit parfaitement que la couleur de peau est un signe distinctif aux Etats-Unis et ce, malgré la réussite sociale : l'intégration reste difficile et quelques concessions sont indispensables pour gagner respect et reconnaissance au sein de ce pays de plus en plus moralisateur et puritain.

L'écriture de Stephen Carter est tout en finesse, il joue avec les mots, nous embrouille et les personnages sont construits avec intelligence. Maîtrise parfaite du style. Je préfère ne pas dévoiler même une toute petite partie de l'histoire, ce serait faire insulte à l'auteur et la manière dont son roman est construit mais vous encourage à vous laisser tenter par cet excellent polar. Si les quelques 650 pages ne vous effraient pas, c'est le thriller parfait pour les vacances. Rebondissements, intrigue et fin surprenante.
Un bon roman américain, entre polar et analyse sociologique 8 étoiles

Une histoire un peu longue à se mettre en place mais une fois le décor planté, Stephen Carter déroule un récit prenant. Outre l’intrigue policière, notre intérêt est porté par la précision dont Stephen Carter fait preuve dans la description de cette société aisée issue du milieu universitaire de la région de Nouvelle-Angleterre. Sur cette partie de la côte est américaine, comme dans le pays tout entier, les relents de ségrégationnisme et de racisme sont toujours perceptibles. Dans cet épais roman peuplé de nombreux personnages, Stephen Carter dresse un portrait acerbe d’une certaine amérique, élitiste et parfois proche du pouvoir, société privilégiée pieuse et bien installée, mais pourtant toujours marquée historiquement par les problèmes raciaux et les rivalités entre classes sociales. Les personnages sont fouillés, en particuliers celui de Julia Carlyle, protagoniste principal du récit, et l’histoire criminelle est surtout le prétexte à une analyse psychologique et sociologique qui ne manque pas d’intérêt. Un roman américain à recommander mais qui demande une lecture assidue afin de ne pas perdre le fil de cette histoire tortueuse.

Rik13 - Marseille - 57 ans - 6 juillet 2013


Bon polar...mais ce n'est pas son seul intérêt 8 étoiles

Intrigue haletante.
Fin un peu difficultueuse à mon goût.
Ouvrage intéressant pour la connaissance de la société américaine, et plus particulièrement afro- américaine.

MAPAL - - 78 ans - 19 mars 2011


black mic-mac 10 étoiles

Wouahhh!!! Difficile d'écrire un commentaire lorsqu'on vient juste de finir ce roman-marathon à vous couper le souffle! Un polar noir (au sens propre du terme), qui vous dévoile une face cachée de la haute société américaine. Sur fond de campagne présidentielle (pas celle d'Obama, illustre inconnu à l'époque...), Julia, l'épouse du président d'une illustre université de Nouvelle-Angleterre, va se trouver entrainée dans une enquête aux nombreux rebondissements. Grâce à sa ténacité, elle va finir par découvrir des secrets pourtant jalousement gardés depuis des décennies, y compris au sein de sa propre famille. L'histoire ne se raconte pas, tellement les personnages sont nombreux, tous essentiels, et tellement l'intrigue est tissée de fausses pistes comme dans un véritable labyrinthe. Au bout de ce jeu de piste, apparait une vérité qui ne sera pas bonne à dire... Un véritable bijou, qui plaira aux amateurs d'énigmes policières aussi bien qu'aux fans de John Le Carré et de Philip Roth

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 23 août 2009