Manhattan nocturne
de Colin Harrison

critiqué par Tanneguy, le 15 juillet 2009
(Paris - 84 ans)


La note:  étoiles
C'est bien de cela qu'il s'agit...
Les ingrédients habituels sont là : des personnages stéréotypés, du sang, du sexe, une fin qui voit le triomphe des bons, mais ces derniers ont quelque chose à se reprocher. Donc pas de surprise, mais un polar qui se dévore et permet agréablement de surmonter les insomnies...

Un journaliste chroniqueur dans une revue connue de New-York, bien marié et deux enfants charmants, se fait vamper par une blonde incendiaire qui veut lui faire retrouver une cassette compromettante. Il devra aussi élucider le meurtre de son mari, ancien réalisateur à succès, décédé dans des conditions rocambolesques. Mais avant tout l'auteur nous promène dans Manhattan (avant le 11 septembre...) et nous fait découvrir le mode de vie artificiel de la "jet set" américaine.

A la fin du récit, la morale sera sauve, après avoir été quelque peu malmenée - le lecteur appréciera -. Un bon divertissement qui ne mérite pas toutefois les commentaires dithyrambiques de la 4ème de couverture...
Le choc des photos 7 étoiles

Porter Wren , chroniqueur de l'horreur quotidienne dans un tabloïd new yorkais, avait jusque là réussi à se tenir à l'écart de ces histoires de cinglés qu'il racontait après témoignages bien croustillants. Il faisait avec l'époque et y gagnait sa vie .

"Nous vivons une époque où tout ce qui est horrible a été recyclé en divertissement. Nous avons appris à dîner en regardant tomber les bombes."

Et puis sa rencontre avec Caroline Crowley ( la classique magnifique américaine, sortie de son trou et qui fait tout pour grimper l'échelle sociale) va changer la donne. Elle lui montre les photos du cadavre de son mari, cinéaste branché , dont la mort n'a jamais été élucidée. Et lui demande de regarder de nombreuses cassettes vidéos qu'il a tournées . Il voulait capturer la vérité de ce qui l'entourait... Sombre vérité.
Roman noir bien ficelé, mais aussi et essentiellement roman sur le voyeurisme et le triomphe du "poids des mots et du choc des photos", slogan bien connu d'un hebdomadaire français.
Difficile à lâcher avant la fin..

Traduit de l'américain par Christophe Claro, cet homme est partout:)

Paofaia - Moorea - - ans - 7 novembre 2013