En sauvage compagnie
de Manuel Rivas

critiqué par Alma, le 12 juillet 2009
( - - ans)


La note:  étoiles
En bonne compagnie
Publié à Madrid en 1994, donc antérieur au roman LE CRAYON DU CHARPENTIER qui a contribué à mieux faire connaître Manuel Rivas aux lecteurs français, rédigé en en langue galicienne puis traduit en espagnol par l’auteur lui-même, enfin traduit en français par Dominique Jacottet qui a su en restituer toute la puissance poétique , EN SAUVAGE COMPAGNIE nous transporte dans le village d’Aran, en Galice où les animaux : corbeaux, rats, ….. : réincarnation des villageois morts , reliant passé parfois lointain et présent, observent les vivants et commentent leurs actions . On suit alors sous leur regard la vie quotidienne de quelques personnages attachants : Simon le muet , que son cheval Albar transporte jusqu’à la Corogne pour retrouver Beatriz dont il est amoureux , Rosa, la jeune femme, plus attirée par Spiderman qui a travaillé à New York que par son mari Cholo et fascinée par Misia, la vieille dame du manoir qui lui raconte les trois amours de sa vie et lui fait don de ses bijoux avant de mourir .

Les voix des hommes et des animaux alternent, celles des vivants et des morts se croisent , dans ce roman où le merveilleux le dispute au réel et qui baigne dans une atmosphère qui n’est pas sans rappeler celle du réalisme magique du roman sud-américain . Quel bonheur de se laisser emmener dans cet univers où le quotidien se teinte d’une poésie jamais fade ni conventionnelle , dans ce village où n’arrivent que des échos de la ville et qui disparaît au moment où se ferme le récit , comme s’il n’avait été créé que pour le plaisir du lecteur …….