Les origines de l'art
de Michel Lorblanchet

critiqué par Bolcho, le 6 juillet 2009
(Bruxelles - 76 ans)


La note:  étoiles
L’enfance de l’art
On pensait jusqu’il y a peu que l’art était apparu ces dernières dizaines de millénaires seulement, alors que l’histoire humaine a 3 millions d’années.
Or, les données archéologiques font remonter l’art à des centaines de millions d’années.

L’ouvrage visite de nombreuses formes artistiques, sans oublier l’art de collection (l’Homme collecte très tôt des objets bizarres et colorés, comme le font certains oiseaux ou crabes par exemple), les colorants (le rouge est universellement préféré : sang de la Terre-Mère ?), les outils (dont l’esthétique n’ajoute rien au caractère fonctionnel), les sphéroïdes (pourquoi se casser le tronc à fabriquer des objets aussi complexes que des sphères en pierre ?) et bien d’autres.

Quelques descriptions de grosses erreurs d’interprétation sont assez réjouissantes. Je pense à ce morceau d’os où apparaissent des sinuosités étranges interprétées comme une sorte de « voyage chamanique » jusqu’au moment où des anatomistes s’en emparent et révèlent qu’il s’agit d’empreintes de vaisseaux sanguins sur la surface d’une côte de bovidé ! Comme quoi, puisqu’il est « artiste » l’Homme est donc imaginatif, et que ça peut faire des dégâts…

Tout ça pour en arriver à la conclusion que l’art est indissociable de l’humain (même si, bien souvent, il n’a pas laissé de traces : peintures sur le corps, parures en plumes, peintures rupestres à l’air libre, etc) et que l’art pariétal n’apparaît que comme le prolongement de deux millions d’années à faire du beau pour le beau.