Toboggans des Maisons
de Amandine Marembert

critiqué par Sahkti, le 2 juillet 2009
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
C'est la vie qui va
Amandine Marembert nous offre une poésie composée de mots familiers qui parlent au coeur pour figer l'éphémère d'un fragment, la beauté d'un instant.
Les mots dansent et chantent, les animaux entrent dans la ronde.

"de mon état réparatrice de cils un éléphant
dans l’oeil je le trompe aussitôt soulève
d’un doigt la rive fraise humide globetrotteuse
un bouquet d’iris à lamain reçoit
clins d’oeil et battements de paupière
comment faire avec des prunelles en amande
si le chat me le demande"
(page 13)

Une poésie de l'apaisement et de la douceur, avec des draps de coton, le bruit de la douche ou la fente de la boîte aux lettres qui sourit. Autant d'éléments superbement complétés par les dessins enfantins d'Audrey Calleja, mélange d'animaux rieurs et de personnages en réflexion, avec un trait croqué sur le vif pour dépeindre le mouvement contenu dans les textes. Le mariage est parfait, harmonieux au possible et met en valeur ce doute qui illustre également les textes, lorsqu'un de nos repères se met à vivre sa propre vie.

Et puis le temps passe, les murs se lézardent, restent les souvenirs, tels le visage de sa grand-mère ou la saveur d'un clafoutis aux cerises. Douloureux et bienfaisant paradoxe d'une enfance qui s'accroche à notre mémoire.

"la salle à manger ne le sera jamais tout à fait
le carrelage a gardé l’assemblage des petites
tables carrées et de leurs verres en trapèze
le bistrot est encore servi dans les tasses à
café
seuls les poissons rouges ont remplacé
l’odeur du vin"
(page 29)

De la poésie tout en douceur et sensibilité, des mots qui font du bien.