Premier de cordée
de Roger Frison-Roche

critiqué par Lolita, le 12 décembre 2001
(Bormes les mimosas - 38 ans)


La note:  étoiles
Un véritable voyage au coeur des Alpes...
Un livre qui fait rêver et qui a pour cadre le sublime paysage de Chamonix et de ses environs. L'auteur nous fait partager sa connaissance et son amour pour la montagne.
Pierre est un jeune vivant à Chamonix, son père est guide comme la plupart de ceux qui habitent dans la station mais Jean, ne veut pas faire de son fils un guide. C'est beaucoup trop dangereux dit-il. Il préfère lui faire apprendre le métier d'hôtelier qui n'inspire guère Pierre. Mais cela ne l'empêche pas d'aller faire des courses pour le plaisir avec toute sa troupe d'amis. A travers ses courses, on découvre l'univers de la montagne, ses secrets, les dangers mais on a presque l'impression de ressentir ce qu'essaye de nous faire communiquer l'auteur. Cependant, un jour affreux arrive... Jean décède, la montagne l'a pris et par ce jour affreux, Pierre décide malgré tout de monter jusqu'aux Drus, là où la montagne a pris son père... Mais les difficultés commencent et Pierre persiste. Il continue mais il chute et à partir de là, sa vie va être complètement bouleversée. On lui annonce qu'il ne pourra plus refaire des courses. Malgré cela, Pierre va entreprendre une longue et dure rééducation avec l'un de ses amis qui lui aussi a joué de malchance (il a perdu le bout de ses pieds) lors d'une expédition.
Ces moments de souffrance et de douleur alternent avec de superbes descriptions et des moments de fêtes et de traditions montagnardes.
Ce livre est superbe, bien que quelques passages soient parfois trop descriptifs... Mais "les mordus de la montagne" vont adorer, les autres apprécieront.
Le surpassement de soi. 10 étoiles

J’ai admiré sans réserve ce magnifique livre. Il nous présente des héros d’exception, des gens pour qui le devoir passe avant tout ; ramener le « client » à bon port est, pour eux, un devoir sacré ; rien ne peut les détourner de la parole donnée. Leur métier est une vocation, c’est aussi leur passion. Ces alpinistes font penser à ces navigateurs solitaires, à ces explorateurs des premiers âges, à tous ces conquérants de l’inutile dont le but est de tenir bon, d’atteindre leurs limites et même de les dépasser à force de courage et de volonté. Ce sont des personnages magnifiques, des héros, des exemples pour la jeunesse et pour tous.

Maintenant, on peut se demander s’il est raisonnable de confier sa vie à une corde retenue par un crochet. Je me souviens du film « Mort d’un Guide » où les alpinistes interrogés par les journalistes, leur répondent : « vous les gens de la plaine, n’essayez pas de comprendre » Et je suis de la plaine, je dois me contenter d’admirer sans comprendre et j’admire sans réserve. Ce roman est magnifique, il est parfaitement écrit, le suspense est constant, les paysages sont superbes et vous donnent envie d’explorer les belles montagnes des Alpes, mais pour moi, ce sera sans y risquer ma vie.

Saint Jean-Baptiste - Ottignies - 88 ans - 7 juin 2024


Classique indémodable 10 étoiles

Que dire ? Toutes les autres critiques positives sur cette page ont tout dit, ce roman est remarquable, un vrai classique à lire et relire, que l'on soit adolescent ou adulte.
C'est un roman dont mon père m'avait parlé, j'avais dans les 12 ans, il m'avait dit "tu devrais lire ça, c'est super", mais à cet âge, je n'étais pas très chaud pour lire un livre sur des alpinistes, ce n'était tout simplement pas le genre de livres que je lisais.
Quelques années plus tard, le livre me tombe dessus un jour de brocante, je farfouille dans un carton de livres de poche, je prends quelques romans de SF qui traînent, et je tombe aussi sur ce roman et me rappelle ce que mon père m'avait dit.
Hop, je le prends.
Hop, je le lis.
Hop, je n'arrive pas à le lâcher avant de l'avoir fini.
Quel roman, passionnante histoire de courage, d'entêtement, de nature, de vie. Celle d'un jeune homme, fils d'un guide de haute-montagne et qui, suite à un accident au cours duquel son père a perdu la vie, commence à ressentir l'appel de la montagne, malgré une légère inexpérience et un petit problème de vertige à surmonter...
Ce premier roman de Frison-Roche est un de ses sommets, à lire absolument.

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 22 juin 2021


Rafraîchissant 8 étoiles

Un incontournable pour qui aime le milieu montagnard.
Lu il y a 20 ans peut-être, je m'y suis replongé au retour de mes vacances pyrénéennes. De quoi prolonger un peu mon immersion.
Mes souvenirs étaient vagues. La chronologie des évènements entremêlée. Mais j'avais conservé l'essentiel : l'émotion que ce roman avait suscité.

Cette deuxième lecture m'a surtout émerveillé à travers les descriptions des paysage et des ambiances. Je n'avais retenu que le drame, j'ai enfin saisi l'environnement.

Lolo6666 - - 51 ans - 7 septembre 2018


Chamonix, première moitié du XXème siècle 8 étoiles

Pour qui connait bien Chamonix, sa vallée incomparable, pour y avoir par exemple passé un mois l’été toutes les années de sa prime jeunesse, « Premier de cordée » pourrait s’assimiler à un roman sociologique. Roger Frison-Roche s'emploie à restituer avec beaucoup de précision ce monde si particulier de l’ultime vallée avant la très haute montagne, et notamment les conditions de vie dans cette vallée qui commençait seulement à s’ouvrir au tourisme, alpin puis de masse, dans la toute fin des années 30. Il a écrit en effet « Premier de cordée » durant un séjour à Alger entre 1938 et 1940.
C’est une vision très fraiche de la vie rude des chamoniards qui se destinaient au métier de guide de haute montagne, un sacerdoce pourrait-on dire, une confrérie en tout cas d’hommes qui savaient qu’ils pouvaient laisser leur vie là-haut.
Pierre Servettaz, tout jeune homme de la vallée de Chamonix, se sent plutôt frustré du choix de son père, Jean Servettaz, de l’avoir destiné au métier de l’hôtellerie – qui va connaître effectivement un boom dans la vallée – plutôt, tel qu’il le ressent, pour le détourner du métier de guide de haute montagne, le métier justement de Jean Servettaz. C’est que Pierre a la montagne dans le sang – et franchement, à naître et vivre dans la vallée de Chamonix comment faire autrement ? Il effectue des courses pour le plaisir et voit avec amertume ses amis proches se tourner vers la profession de guide. Et puis arrive le drame, Jean Servettaz est foudroyé, pris dans un orage dans la paroi des Drus, du fait de l’obstination du client américain qu’il conduisait. Il a laissé sa vie à son corps défendant, pourrait-on dire. Abomination supplémentaire, le guide-porteur qui l’accompagnait, Georges à la Clarisse, a pu ramener le client américain en bas mais a dû laisser la dépouille de Jean dans la paroi. Il y aura, lui, laissé ses orteils, gelés.
Pierre se joint à la cordée partie récupérer le corps et, du fait de son obstination, dévisse, risque d’y laisser la vie mais surtout subit un choc tel qu’il a désormais le vertige. L’hôtellerie est oubliée, le métier de guide aussi, et Pierre s’enfonce dans une spirale de déni de soi, se met à boire.
Pendant ce temps Georges à la Clarisse est parti se faire soigner. Quand il revient, et malgré ses orteils amputés, il veut se remettre au métier. Il sert d’exemple à Pierre et tous deux vont effectuer une première significative dans l’Aiguille Verte au prix d’efforts surhumains pour se prouver – et accessoirement aux autres – qu’ils ne sont pas perdus pour le métier.
Tout ceci est traité de l’intérieur avec un luxe de détails – Roger Frison-Roche a été guide-porteur – qui m’a amené à parler de roman sociologique. Une belle approche de la réalité chamoniarde des années 30, avant l’explosion du tourisme.

Tistou - - 68 ans - 6 novembre 2014


En plein coeur de la montagne 8 étoiles

Ce roman nous emmène littéralement en haute montagne, nous fait découvrir ou redécouvrir ses beautés, mais aussi ses dangers. Il nous fait également connaître certaines traditions et coutumes locales.
J'ai adoré cette lecture, sûrement parce que j'aime la nature, que ce soit la montagne ou ailleurs. Une belle histoire également, qui montre bien cette solidarité typique des habitants des zones où la vie n'est pas toujours facile.
A conseiller à tous les amateurs de montagne ou de nature.

PA57 - - 41 ans - 6 août 2011


La montagne dans le sang ! 9 étoiles

Que de souvenirs à la relecture de ce roman....
Comme la plupart des collégiens , je l'ai découvert très jeune .
Je suis d'accord avec la critique de Lolita , Frison Roche a magnifiquement su nous communiquer son amour de la montagne par la magnificence des paysages et son impitoyable cruauté.
Un vibrant hommage aux guides de haute montagne .
Roman intemporel .

Frunny - PARIS - 59 ans - 16 août 2010


Beau 7 étoiles

Il faut reconnaître que cette description est réussie. Moi qui n'apprécie que modérément la montagne, je dois avouer que j'ai été sensible à la passion de l'auteur, qui sais la rendre communicative. Les difficultés rencontrées par les personnages rendent le récit d'autant plus fort.

Veneziano - Paris - 46 ans - 25 mai 2005


Je vais faire tache 3 étoiles

Je vais faire tache dans ce concert de louanges mais je n'ai pas aimé ce livre. En vérité, j'avais vu le téléfilm en 2 parties avec Frédéric Gorny et j'avais adoré. J'ai donc voulu lire le livre. Mais le téléfilm avait assez peu à voir avec le roman et j'ai été déçue. Peut-être que si j'avais lu le livre avant, j'aurais eu une meilleure opinion de lui mais je n'en ai pas gardé un bon souvenir.

Mademoiselle - - 37 ans - 24 janvier 2005


Que de souvenirs en effet! 8 étoiles

J'ai moi aussi découvert Frison-Roche à peu près au même âge que toi, et je l'ai aussitôt apprécié. "La grande crevasse" ainsi que "Retour à la montagne" sont tout aussi bons! Je constate avec plaisir tout comme Bolcho qu'une jeune lectrice aime ce genre de livre.

Thémis - Ligny - 54 ans - 15 décembre 2001


Aïe 8 étoiles

Au nom des chenus et tremblotants qui, nombreux, dans leur âge lointain et tendre, se sont passionnés pour Frison-Roche (la montagne, mais aussi le désert de sable et celui de glace), je remercie Lolita de nous faire remonter ces bons souvenirs dans ce qui nous reste de mémoire... On aime encore, de nos jours à 15 ans, Frison-Roche? C'est comme si nous avions encore cet âge. J'en saute de joie. Aïe.

Bolcho - Bruxelles - 76 ans - 15 décembre 2001