Rater mieux
de Géraldine Barbe

critiqué par Becdanlo, le 22 juin 2009
(Grenoble - 111 ans)


La note:  étoiles
En vacances "je" est-il toujours un autre?
Il est bien ce texte, une tranche de vie comme on dit aujourd'hui pour ne pas dire un journal. Autobiographie ou pas ? Finalement, ça n'a pas tellement d’importance, car même s'il s'agit d'une fiction, on ne peut pas écrire de cette façon sans avoir un peu vécu les situations décrites dans ce livre.

Une actrice qui ne travaille pas, est-ce comparable à un boulanger au chômage? Peut-être pas, car l'actrice joue de son esprit, de son corps et quand elle n'a plus de personnages à incarner le vide existentiel devient effrayant. J'aime bien les ambiance en huis-clos et avec le livre de Barberine je suis gâté, car on assiste ici à l'enfermement le plus rude qui soit: celui sur soi-même. Les autres paraissent lointains, presque irréels: les serveurs de café, les voisins de table, les employés de l'Anpe; tout ce petit monde dialogue dans la tête de la narratrice. Cette dernière n'a qu'un mot d'ordre: s'en sortir. Des questionnements quotidiens, des remises en question, des doutes jusqu'à se demander: qui est "je"?

"En vacances "je" est-il toujours un autre? malheureusement oui"

Le pronostic? Il est sombre, à l'image de l'épilogue. Au souhait de la narratrice: "Je voudrais que l'on me dise oui", j'aimerais lui répondre: Oui! L'écriture de ce texte est déjà quelque part une réussite, puisqu'aujourd'hui vous pouvez vous faire "entendre"... et espérer des réponses.

Barberine a un style, une petite voix qui ne nous est pas étrangère: la nôtre quand nous sommes dans notre propre intimité... c'est pour ça qu'elle nous paraît si familière.. et qu’elle nous fait un peu peur ?"