Le supplice du santal
de Mo Yan

critiqué par Jfp, le 21 juin 2009
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans)


La note:  étoiles
saga chinoise
Extrême fin du dix-neuvième siècle. La Chine impériale est aux mains des "grandes puissances" du moment, au premier rang desquelles l'Allemagne de Bismarck: en l'absence d'empire colonial, elle y trouve le moyen de s'approvisionner à bon compte en matières premières et en denrées rares. La Belle Epoque dites-vous? Pas en Chine en tout cas et pas en ce temps-là... Les paysans se révoltent et sont durement réprimés par les armées étrangères qui s'appuient sur le système du mandarinat, fortement attaché à ses privilèges. Dans ce contexte historique mouvementé, Mo Yan nous décrit le destin funeste de Sun Bing, un chanteur d'opéra "à voix de chat" (une forme populaire apparue à cette époque) qui va être victime d'un concours de circonstances devant le conduire à un supplice particulièrement cruel, le "supplice du santal" (âmes sensibles s'abstenir!). Un récit puissant, décrivant avec précision, au travers d'un événement local (la révolte des habitants d'un village du Shangdong), les rouages d'une société féodale sur le déclin. On y découvre que la cruauté de l'armée allemande vallait bien le raffinement des fameux "supplices chinois". Bien que complexe dans sa structure et dans les rapports entre les personnages ce roman se lit aisément et passionnera le lecteur du début à la fin. Une oeuvre magistrale, malgré un défaut de relecture de la part de l'éditeur, qui a laissé passer de trop nombreuses erreurs de language
Une lecture exigeante 5 étoiles

Il faut s’armer de patience pour apprivoiser ce colossal roman historique aux innombrables notes de bas de page. La prose dense est ponctuée d’une surabondance d’images. Je soupçonne que la traduction n’arrive pas à capturer le lyrisme de la version originale. Au niveau du récit également, la complexité de la structure donne des maux de tête. Et les maintes scènes d’homme coupé en deux ou à la tête broyée n’aident pas à faciliter la lecture…

Une grande saga pour ceux qui ont le cœur solide.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 55 ans - 16 octobre 2009