Abreuvons nos sillons
de Skander Kali

critiqué par Ddh, le 8 juin 2009
(Mouscron - 84 ans)


La note:  étoiles
Un de plus sur les ados en banlieue
Avec pareil titre, évidemment que l’on pense à l’hymne national français. De plus, qui abreuve nos sillons ? Un sang impur. Quel est le sang impur ? Là, le héros du roman, Africain musulman se sent visé ; lui qui aspire pourtant à la pureté.
Skander Kali fait vivre son héros à Vitry qu’il connaît bien puisqu’il y a résidé une bonne partie de sa vie. Il s’agit de son premier roman qui a été sélectionné pour le 22ème Festival du 1er roman à Chambéry.
Vitry, la banlieue, l’immigration. L’intégration est-elle possible ? Le portrait que trace Skander Kali est bien sombre, voire désespéré. Il y a un tel fossé d’incompréhension ! Et celui-ci mène évidemment à la violence. Purifier l’atmosphère ? La purification passe par le feu ! Cissé, le héros malheureux du roman suit sa propre logique : perte de temps au lycée où il ne comprend rien, recherche d’un amour impossible, désespérance personnelle. Et pourtant, tout aurait pu être sauvé, parce que Cissé a en lui une noblesse de cœur qui ne demande qu’à faire le bien autour de lui. Encore faut-il en décrypter le message.
Ce qui déforce ce roman, c’est le type même de situations qu’il développe : l’ado en banlieue a déjà été tellement rabâché qu’il devient fort difficile de créer de l’original
La structure même du roman est originale : la situation de départ permet un long retour en arrière où le lecteur peut suivre tout le cheminement de cet ado au destin tragique jusqu’au déroulement final dramatique.