Un aller simple
de Didier Van Cauwelaert

critiqué par Sorcius, le 10 août 2000
(Bruxelles - 54 ans)


La note:  étoiles
Sur les traces d'un passé qui n'existe pas
L'histoire est simple, sans grande intrigue et un peu énervante.
Aziz, un jeune garçon orphelin ignorant ses origines, sans doute maghrébines, gagne sa vie en volant des autoradios. Un jour, il se fait arrêter et est reconduit " chez lui " au Maroc, un pays où il n’a jamais mis les pieds... Ainsi en a décidé un nouveau plan du gouvernement français qui cherche un moyen médiatique pour s’attirer les bonnes grâces de l'opinion publique.
On décrit le périple d'Aziz, semé d’" embûchettes " et d'" épreuvettes ", ses rapports d'abord difficiles puis plus profonds avec l’attaché humanitaire, complètement paumé et pigeon en diable, qui est chargé de le ramener dans son village marocain (qui n'est bien sûr pas le sien !).
Le livre se veut réfléchi et profond mais pour moi il manque quelque chose, quelque part... Didier Van Caulwaert choisit chaque mot avec soin et tente d’adopter un langage direct, cool et argotique, mais tout ça semble un peu trop travaillé, sonne un peu faux. L’histoire est peut-être au goût du jour : l'immigration en fond, les problèmes existentiels à la surface, une réflexion sur le monde quelque part au milieu, mais sans réelle profondeur.
Bref, vous l'aurez compris, je n'ai pas adoré... Mais que cela ne vous empêche pas de le lire, il est très court, se lit très vite, et puis il a obtenu le prix Goncourt en 94 et il y a des gens qui ont aimé, alors pourquoi pas vous ?
De l'humour dans une réalité difficile 7 étoiles

Plusieurs thèmes semblent abordés dans ce roman.
Celui de l'immigration est celui qui pourrait apparaître au premier abord mais il n'est nullement question d'immigration pour Aziz, le personnage principal aspiré dans une sorte de machine infernale car bien que réellement Français d'origine, de par les hasards de sa vie, il se retrouve à être rapatrié dans ce qui est censé être son pays natal dans lequel il n'a jamais mis les pieds.

Peut-être peut-on percevoir la dénonciation d’initiatives politiques qui visent davantage à donner l'impression de plutôt que d'être réellement efficaces.

Faut-il plutôt s'attacher à l'absurdité du système administratif, à la méconnaissance par les politiques des réalités du terrain, aboutissant à des situations totalement ubuesques, fruits de décisions prises en totale ignorance des causes des problèmes et des effets des décisions, sans parler de l'inappropriation des moyens mis en oeuvre dont les dirigeants se désintéressent totalement.

A côté de cela s'ajoute la dimension humaine.
Quel est le sens d'avoir des racines, où se forgent les références culturelles ?
A ne pas oublier non plus, la relation humaine entre les deux personnages principaux, Aziz qui vit le vrai faux retour à ses origines et Jean-Pierre, l'attaché culturel qui ne connaît ni le pays, ni le problème et se retrouve chargé de cette mission sans rapport direct avec ses fonctions.

L'évolution des personnages est un autre sujet du roman, sujet intéressant, surprenant, illustrant la façon de savoir s'adapter à une situation, à s'interroger sur ce qui permet cette adaptation.

Pour ce qui est du style, l'humour est présent quasi tout le long de l'ouvrage. L'écriture fluide, coulée, se fait oublier et donc sert la narration.
Certaines opinions, totalement respectables et respectées, s'interrogent sur la pertinence de l'attribution de ce prix. Pour ma part, je trouve que ce titre apporte le plaisir d'une histoire, des pistes de réflexions sur divers sujets, des personnages évoluant au cours du déroulement, le tout avec une écriture digne de ce nom car remplissant son rôle de support de transmission d'un propos.
Pour rester dans l'interrogation de l'attribution, c'est à mon tour d'être surpris par l'attribution du Goncourt 2021 "La plus secrète mémoire des hommes" où tous les critères pour un non roman sont réunis.

En conclusion, à mes yeux, un roman frais, humain, original, parfois déroutant où l'humour allège des situations dramatiques.
Un bon moment de lecture.

Mimi62 - Plaisance-du-Touch (31) - 71 ans - 11 mai 2022


Une aller simple; mais pour qui ? 8 étoiles

J'ai aimé ce livre car il raconte simplement, et avec des mots justes, une histoire complexe et terriblement humaine. Tout n'est pas parfaitement crédible, peu importe, elle se lit facilement tant le rythme est soutenu.
Je trouve certaines critiques un peu dures, certains considérant que Goncourt = style académique bourré d'adjectifs.
Ce livre mérite, je pense, qu'on s'y attarde. Derrière le ton léger et parfois humoristique, l'auteur manie l'ironie et délivre un message politique que chacun est libre d'interpréter.

Thorpedo - - 44 ans - 8 mai 2020


réponse à l'opinion - Sur les traces d'un passé qui n'existe pas 9 étoiles

Malgré la plupart des critiques négatives sur ce forum, je soutien que ce livre est d'une grande valeur. D'abord il a obtenu le prix Goncourt, ce qui signifie qu'il a été un des meilleurs pendant une année (en 1994). De plus, il parle d'un problème actuel et même de plus en plus. Par exemple, la semaine dernière il y a eu la mort de la petite Mawda, qui est aussi une personne issue de l'émigration.
Le livre montre que renvoyer les gens dans 'leur' pays n'est pas la solution (p. 56: "J'ai abandonné mon sol, moi aussi. J'ai renié mon milieu, mes origines. Et depuis tout va mal"), et on peut comprendre ce fait à la lumière de l'affaire avec la petite Mawda récemment. Si les migrants étaient mieux acceptés, beaucoup de malheurs seraient évités et ce livre permet de comprendre cette réalité de façon plus romancée, par exemple la mort de Jean Pierre ou la difficulté de trouver une identité lorsqu'on est migrant (car Aziz et Jean-Pierre vont devenir amis étant donné qu'ils se ressemblent mais à la fin Aziz va prendre la place de Jean Pierre (ce qui montre la difficulté à trouver une identité).
Moi qui suis aussi issu de l'émigration, je trouve ce livre très bien parce je me suis reconnu dans les problèmes des personnages et je trouve qu'il pourrait aussi permettre aux gens de s'interroger sur leur propre identité même ceux qui ne sont pas émigrés.

Sadri_alptente - - 23 ans - 25 mai 2018


L' aventure d'Aziz 7 étoiles

Un roman original que cet "Aller simple".
Quoiqu'il en soit j'ai trouvé cette lecture agréable et originale.
Le ton parfois naïf du narrateur, la singularité des événements m'ont parfois fait penser à Arto Paasilinna. Oui, clairement il y a dans ce récit une part d'humanité et d'originalité que ne renierait pas l'auteur finnois.
Il y a quand même de l'humour, de l'action et même un peu de sexe, alors que demande le peuple?!
Bon il est vrai qu'il ne s'agit pas de grande littérature, ce qui peut choquer pour un Goncourt censé récompenser l'avènement de la "belle" littérature.
Une bonne lecture de détente.

Sundernono - Nice - 40 ans - 9 février 2012


La vie d'un clandestin... 8 étoiles

J'ai apprécié cette aventure car le titre m'a interpelée ainsi que la couverture. J'adore voyager, d'où mon choix pour ce roman. En lisant la préface, je me suis rendu compte que la couverture était moins captivante que je ne le pensais. En effet, les premières lignes m'accrochaient déjà.
Je n'aurais pas aimé cette lecture, si l'histoire était imaginaire, inventée. Car, j'accorde presque toute mon attention aux livres tirés de faits réels. Si vous admirez les récits où l'auteur raconte étape par étape, alors il est pour vous !
Il m'a aussi plu parce qu'il est facile à transporter par se petite taille. L'écriture n'est ni petite ni grande ce qui nous donne vraiment envie de lire. L'aventure attache, car, elle est en même temps triste et joyeuse. Je suis passée par de l'intrigue, de la tromperie, de l'énigme, de l'amour, et de la jalousie. Cela nous prouve bien que les relations d'amour ou d'amitié existent vraiment. Je vous conseille de ne pas passer des pages car rater une si belle histoire, serait dommage.

Bruxeloise - - 28 ans - 25 novembre 2011


Fade. 3 étoiles

Personnellement, je n'ai pas vraiment apprécié ce livre et je suis étonnée qu'il ait eu un prix !
La première partie était pourtant accrochante, d'après moi. J'ai bien aimé le personnage d'Aziz. Mais plus on avance dans l'histoire et moins j'aime ce livre. Il y a plusieurs scènes de sexe qui ne servent pas toujours à grand chose pour moi.

Le carnet de Jean-Pierre, ca allait en soi et certains passages n'étaient pas trop mal. Point de vue écriture aussi jusque là, ça allait mais après, c'est un désastre d'après moi.
J'ai l'impression que l'auteur ne savait plus du tout quoi écrire pour conclure donc il a vite fait une fin brouillon. Les scènes sont baclées, l'écriture perd de sa qualité.

Et puis, surtout, où veut-il nous mener à la fin ? D'une part, il veut parler des problèmes d'immigration, puis il se concentre sur les problèmes existentiels et la fin, n'en parlons pas. Le gros problème, il ne conclut aucune de ses petites réflexions.

Chacun a ses goûts... mais il ne fait pas partie des miens.

Felicity11 - Bruxelles - 32 ans - 12 décembre 2007


C'était bien, c'était beau... 8 étoiles

Ce bouquin m'a captivée du début à la fin. Et pourtant je n'avais pas apprécié mes précédentes lectures de Didier Van Cauwelaert. J'étais un peu réticente à l'idée d'entamer "un aller simple" mais au final quel bonheur.

Il a choisi les mots qu'il fallait, ceux qui touchent le plus, ceux qui prennent dans leur engrenage les lecteurs dès le début pour ne plus les lâcher. Certes l'histoire est simple, les personnages n'ont rien d'extraordinaire, mais c'est justement ce qui m'a plu.

Ce n'est pas pour rien qu'il a eu le Goncourt en 94... Alors oui je vous conseille cette petite merveille qui vous fera passer un tendre et agréable moment.

Loras - - 37 ans - 14 novembre 2007


Gentil 5 étoiles

L'histoire est sympathique et plaisante. On se plaît à s'attacher - par condescendance, pour se donner bonne conscience ? - au personnage principal.

Mais tout ça ne va pas très loin, cette quasi-"nouvelle" est teintée de politiquement correct et permet de s'acheter une âme à bas prix.
C'est un peu court, dans tous les sens du terme, pour faire une analyse de la sociologie des sans-papiers, pour se faire une opinion, et il n'y a pas de description, ou si peu. Il manque du fait, du contexte, de la substance.

Tel quel, le message me paraît un peu simpliste : on reste à la surface, c'est gentillet, sans plus.

Veneziano - Paris - 46 ans - 23 juin 2007


Captivant! 8 étoiles

`Un aller simple´ raconte l'histoire du jeune Aziz qui doit retourner à son pays maternel. Il y voyage avec Jean-Pierre, un attaché humanitaire du gouvernement. Malgré des passages humoristiques, un thème essentiel de l'histoire (les problèmes auxquels les immigrés parfois doivent faire face) est bien mis sur le tapis. L´histoire décrit aussi un autre thème, c'est-à-dire, l´amitié entre Aziz et Jean-Pierre. La vie et le voyage d’Aziz sont marqués par des coïncidences et des aventures remarquables, rendant le livre très agréable. Cependant je doute si la fin du livre est vraiment réaliste?
Finalement, un grand compliment pour la finesse avec laquelle l'auteur décrit l'entourage du voyage (comme par exemple, le paysage et la route).

En somme, cette histoire est touchante, drôle et elle peut très bien être réelle. Ce livre est simple et facile à lire. Donc: un livre formidable! A recommander.

ALV - - 52 ans - 17 février 2006


Simple? C'est le mot! 4 étoiles

Mitigé moi aussi, comme la plupart de mes compères... Honnêtement, ce Goncourt est à mon sens une erreur de casting. Je ne me souviens plus vraiment qui étaient les prétendants, mais ce n'est pas transcendant...
Le style est impersonnel, l'histoire est courte et pourtant on n'en voit pas la fin. C'est dommage, le début est à peu près la meilleure partie. On ne peut pourtant pas aller jusqu'à dire que c'est mal écrit, mais... Il y a quelques traits d'humour mais ce n'est pas un très grand roman, c'est un livre comme il y en a beaucoup chaque année.
Franchement, je ne suis pas en accord avec Zoom. La Vie devant soi, de Gary (Ajar), ça c'est un Goncourt, et même plus, c'est un livre qui restera.
Vous n'apprendrez rien dans ce livre. Vous ne serez pas distraits par ce livre. Vous ne retirerez rien de ce livre.
Passez votre chemin...

Rcapdeco - Paris - 46 ans - 24 mai 2005


Bien, mais... 6 étoiles

J'apprécie le style de l'auteur ainsi que les histoires qui partent un peu en délire au fur et à mesure de la lecture. Cependant, j'ai trouvé l'auteur un peu paresseux sur la fin. J'ai l'impression que la deuxième partie, au Maroc, a un peu été baclée par rapport à la première.

Jean Meurtrier - Tilff - 49 ans - 19 janvier 2005


Fantastique 8 étoiles

J'ai beaucoup aimé lire ce livre qui donne beaucoup de vie à l'histoire solitaire de notre cher petit héros Aziz.
Voici un extrait:
"J'ai commencé dans la vie comme enfant trouvé par erreur. Volé avec la voiture, en fait. J'étais garé sur les clous et, pendant les années qui ont suivi, Mamita, quand je ne finissais pas mon assiette, disait que la fourrière allait venir me chercher. Alors je mangeais trop vite et après je rendais tout, mais dans un sens c'était mieux; ça m'évitait de prendre du poids. J'étais l'adopté, je restais à ma place."

Lectrice - Pas de calais - 50 ans - 8 octobre 2004


Un roman de très grande qualité 8 étoiles

Ce roman a un mérite particulier : il est écrit du point de vue d'un français dont enfance et éducation ont pris des voies détournées... au propre !
Le ton employé pour la narration colle parfaitement au narrateur, qui pour une fois n'est pas un érudit (ça repose !), et le processus même de cette narration est réparti entre deux protagonistes qui écrivent le roman l'un de l'autre. C'est bien pensé, et bien raconté. Un livre dont on se réjouit de lire la page suivante pour connaître la suite d'aventures truculentes et burlesques.
Le talent de Van C. s'exprime magistralement dans ce roman, où on retrouve les traits qui charment chez cet auteur : style souple, nerveux, direct, dynamique et efficace ; narration irréprochable, claire avec son lot de développements et de péripéties.
Un roman plaisir à ne bouder sous aucun prétexte.

Miriandel - Paris - 62 ans - 8 septembre 2004


Un aller simple...pour la fin du bouquin! 6 étoiles

Ce roman de Didier Van Cauwelaert n'est sûrement pas un des meilleurs de sa carrière,et je me pose encore la question: Pourquoi a-t-il eu le prix Goncourt?
Ce bouquin était repris dans la liste des livres à lire dans le programme de 5ème secondaire générale; en tant qu'élève et lecteur assidu, j'ai dû émettre ma critique sur celui-ci (sachant que c'était pour aborder le sujet de l'aliénation en cours)
Le livre manque de rebondissements, il est assez fade, le fil conducteur est mince... Oui peut-être que le sujet "aliénation" est bien représenté mais ce n'est pas un des meilleurs livres pour aborder ce sujet. On se perd facilement dans le livre, qui à certains passages devient brouillon (par exemple: la mort de Jean-Pierre), les descriptions ne sont pas géniales (la scène d'amour du bouquin est baclée! aucune description! Les paysages également)
Enfin je pense que le sujet "aliénation est bien là, on en parle très voir trop souvent dans le livre mais le contenu est assez vide comparé à "Rencontre sous X" et "l'éducation d'une fée", deux autres romans du même auteur.
Avis aux profs de francais dans le secondaire, je ne veux pas paraître "élève rebelle" mais pour vos lectures à donner, pensez à faire un petit "forum lecture" en classe afin de prendre conscience des goûts littéraires de chacun.

Neogeo - Stambruges - 37 ans - 22 septembre 2002


partagée 7 étoiles

Plus que le sujet traité, ce que j'ai aimé c'est l'écriture, le style, surtout au début du livre. J'ai adoré la façon dont l'auteur nous décrit la vie d'Aziz au milieu des Gitans. Par la suite, une fois au Maroc, j'ai trouvé que l'histoire s'essouflait, comme ses personnages. Le style est moins vif, moins incisif. Mais je pense que c'est un livre qui vaut la peine qu'on y jette un coup d'oeil.

Nelle - Bonne - 48 ans - 12 décembre 2001


Un auteur parmi bien d'autres... 3 étoiles

... comme une bonne partie de la littérature française d'aujourd'hui. Pas mal, mais pas terrible... Savoir écrire est une chose, avoir un vrai sujet, le traiter avec justesse et crédibilité, avoir du souffle, semblent une série de choses hors de la portée de beaucoup d'auteurs d'aujourd'hui,en France. Ce n'est pas toujours le cas ailleurs et heureusement ! (Irlande, Espagne, Egypte, Italie, Amérique du Nord, Amérique du Sud, Albanie etc.) En outre, Le Clézio a également traité ce genre de sujets, ou approchant, dans "Coeur Brûlé" et "Hasard". Il est meilleur, bien qu'encore à une certaine distance de ses illustres prédécesseurs. Ceci n'est évidement qu'un modeste avis d'un lecteur qui n'a jamais été un fanatique de Van Cauwelaert, Goncourt ou non.

Jules - Bruxelles - 79 ans - 3 décembre 2001


Bof... 6 étoiles

J'ai lu avec attention la critique de Sorcius et je la trouve un peu dure même si dans l'ensemble je suis assez d'accord. L'avantage en effet est que ce livre est assez mince et ne vous rebutera par son trop-plein de description. J'ai lu ce livre deux fois pour la simple raison que j'avais oublié l'avoir déjà lu. C'est dire comme il m'avait marquée à l'époque!! Je répéterai les mots de Sorcius en vous disant de vous faire votre propre opinion sur ce livre. Ceci dit la deuxième lecture était meilleure...

Rosenblum Petit - Marcinelle - 50 ans - 3 décembre 2001


moi j'ai aimé le début et la fin 8 étoiles

Tout d’abord c’est concis : 120 pages, c’est appréciable par les temps qui courent... Tout comme dans " la vie devant soi " de Romain Gary, Didier Van Cauwelaert donne la parole à un exclu , Aziz, enfant trouvé dans une Ami 6 (d’où son nom) et vaguement élevé par des gitans de Marseille-Nord.
Ni français ni marocain ni gitan, Aziz a le goût du bonheur, simple et naïf et est irrésistible. Il " travaille " comme voleur d'auto-radios , aime Lila la gitane par derrière " pour le respect ".
Il a bien aimé ses rares années d'école et rêve aux " légendes du monde ", livre de 3 kilos qu’il y a reçu, et où il puise l’idée de son village d’origine, puisqu’il faut bien répondre quelque chose à cet attaché humanitaire qui doit le ramener chez lui. Cette vocation du bonheur donne à Aziz ce que ce pauvre attaché, finalement plus exclu que lui, cherche en vain : l'amour, une famille, et même l'écriture... Il me semble que derrière cette histoire légère, se cache pas mal de perspicacité et de profondeur.

Zoom - Bruxelles - 70 ans - 31 octobre 2001


l'imbécillité des reconduites des clandestins 10 étoiles

Nos Etats occidentaux ont donc choisi de "reconduire" les clandestins indésirables, dans leur pays d'origine.. Quoi de plus simple que d'en prendre un dont on connaît effectivement l'origine puisqu'il a des papiers prouvant qu'il est Marocain (ils sont faux, et de plus le quidam en question n'est sans doute pas Marocain.. mais tout le monde s'en fout, il faut en faire un exemple pour le petit peuple) De là, l'aller simple sous la surveillance d'un attaché "humanitaire", écrivain raté, mari trompé qui va y trouver son compte : rédiger une oeuvre littéraire sur leurs aventures et de là, récupérer sa femme qui l'a quitté pour quelqu'un qui a réussi.. C'est plein de rebondissements, amusant, humoristique, loufoque.. Nos institutions en prennent plein la gueule, c'est ce qu'elle méritent de mieux.. Contrairement à la critique précédente, je n'ai pas aimé la fin, trop tirée par les cheveux, on sent que l'auteur ne sait pas quoi faire du mort, alors il invente quelque chose : on vole la voiture contenant le cercueil.. A lire impérativement pour l'ironie et l'impertinence du sujet traité. Prix mérité..

Darius - Bruxelles - - ans - 18 octobre 2001


Vraiment éclair... 0 étoiles

L'histoire est de fait assez tarabiscotée, le vocabulaire n'est pas toujours très appréciable, les rebondissements ne sont pas trop présents, et la lecture peut être ennuyeuse, durant je dirais la première partie du livre.
Toutefois, la fin mérite son lot de louanges. C'est une fin sensible, menée si imperceptiblement que c'est sans doute cela qui fait toute sa force et son charme.
La fin donc, selon moi, récupère les petites erreurs qui parsèment ce livre...

Zenith_ - Bruxelles - 43 ans - 29 janvier 2001