Peggy Guggenheim : Un fantasme d'éternité
de Véronique Chalmet

critiqué par Veneziano, le 20 mai 2009
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Tours et détours d'une mécène excentrique
Peggy Guggenheim est une reine de l'excentricité et de l'art contemporain, don la vie, certes peu tranquille, est loin d'être aussi rose qu'on peut l'imaginer. Complexée d'un physique ingrat, elle commet tout pour plaire, quitte à être provocante, voire outrancière. Elle arrive à ses fins, à assouvir ses goûts de luxe et de luxure, mais au prix d'errances et de souffrances. Elle finit par devenir ce qu'elle a voulu : elle s'est forgée en mécène rêvée et désirée d'un monde alors en pleine gloire, au milieu du dadaïsme et du surréalisme. Epouse de l'ombrageux Max Ernst, elle a su aguicher Marcel Duchamp, stupéfait, et n'hésite pas à vamper les hommes qui lui plaisent, quand bien même seraient-ils homosexuels. Elle commet le luxe de s'offrir une spacieuse résidence vénitienne, où elle mourut, qui est devenue la fondation portant son nom, sublime.

Si le style est parfois oral, quelque peu familier, l'ensemble est assez bien enlevé. Hormis quelques détails superflus, l'auteur ne tombe globalement pas dans le graveleux ou le sensationnel, qu'aurait très bien pu permettre la description d'une pareille vie.
Je regrette néanmoins que, vu le développement de la jeunesse, la vie de la mécène ne soit pas davantage développée.

Globalement, c'est une bio, assez instructif, bien que j'aie préféré celle de Marie-Laure de Noailles, quelque peu "collègue", par Valérie Benaïm.